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Le patron du Hellfest presse Roselyne Bachelot d'agir pour "sortir du flou" et de "l'insupportable attente"

Le Hellfest "est en danger. Le flou qui règne l’amène inexorablement vers une catastrophe économique (…) si vous n’intervenez pas rapidement", écrit le patron du festival de musiques extrêmes dans une lettre ouverte de trois pages adressée à la ministre Roselyne Bachelot.

Article rédigé par franceinfo Culture
France Télévisions - Rédaction Culture
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Ben Barbaud, le patron du Hellfest, le festival des musiques extrêmes, lors de sa 14e édition, le 21 juin 2019 à Clisson (Loire-Atlantique, France). (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)

Dans une lettre ouverte à Roselyne Bachelot longue de trois pages publiée lundi 18 janvier sur les réseaux sociaux, le patron du Hellfest Ben Barbaud presse la ministre de la Culture d’agir "urgemment" pour mettre un terme au "flou qui règne" actuellement et qui conduit selon lui son festival indépendant et d'autres de la même envergure "à la catastrophe économique".

Les organisateurs du Hellfest inquiets
Les organisateurs du Hellfest inquiets Les organisateurs du Hellfest inquiets

En réponse aux dernières interventions médiatiques de la ministre, qu’il cite – "On ira dans les festivals cet été", "on a du temps", "croisons les doigts" - Ben Barbaud répond : "Madame la Ministre, excusez notre ton quelque peu familier mais de notre côté on ne croise pas les doigts, on serre les fesses ! NON nous n’avons pas le temps et il est urgent que vous en preniez conscience."


"Un événement comme le nôtre nécessite une année de préparation assumée par de nombreux intervenants", rappelle-t-il. Impossible donc, de ne commencer "les préparatifs qu’un ou deux mois avant", alors que la prochaine édition du Hellfest, prévue du 18 au 20 juin, espère comme chaque année accueillir chaque jour 60.000 "fidèles festivaliers amateurs de gros son et de houblon" sur la petite commune de Clisson en Loire-Atlantique.

Après avoir "vivoté durant les 10 derniers mois, sous perfusion, grâce aux mesures de chômage partiel", "nous avons choisi de prendre le risque de nous remettre au travail à 100% depuis le 4 janvier dernier", annonce-t-il.

Comment engager des dépenses si importantes sans garantie de résultat ?

"Seulement voilà", poursuit-il, "remettre en route une telle machine coûte cher, très cher. Il va donc falloir que nous acceptions l’idée que chaque mois qui passe à partir de maintenant nous coûte plus de 250.000 € en salaires, charges fixes et autres remboursements d’emprunts. Et ce sans savoir si le festival aura lieu. Quelle structure accepterait de dépenser de telles sommes sans avoir une garantie de résultat ? Sans avoir l’assurance que tout cet argent n’est pas jeté par les fenêtres ?"

"Notre association à but non lucratif qui gère le plus important budget de tous les festivals de musiques actuelles en France (25 millions d’euros) est en danger. Le flou qui règne l’amène inexorablement vers une catastrophe économique (…) si vous n’intervenez pas rapidement", se désole-t-il.

Le patron du Hellfest "supplie" donc la ministre d’agir, pour "mettre un terme à cette insupportable situation d’attente, qui ne peut plus durer". Il s'exprime au nom de son festival mais aussi de "tout un territoire, des milliers de bénévoles, des centaines d’intermittents, de musiciens, un nombre incalculable de prestataires de services et d’entreprises partenaires." Et de souligner que les retombées du festival sur le territoire du vignoble nantais sont de l'ordre de "25 millions d'euros" à chaque édition.

Ben Barbaud envisage des tests négatifs à fournir à l'entrée

Ben Barbaud réclame pour finir l'examen de quelques arguments. "Nos festivals doivent se dérouler en plein air et en plein été. La communauté scientifique s’accorde à dire que ces 2 éléments sont des atouts certains pour limiter la propagation du virus. Notre pays dispose d’un réseau important de lieux capables de tester rapidement et facilement les personnes (pharmacies, médecins traitants, laboratoires etc). N’est-il pas possible de proposer aux festivaliers de se présenter munis d’un test négatif de moins de 48/72h comme cela est pratiqué pour certains vols aériens ?"

"Avec un climat favorable, une organisation en plein air, une pression hospitalière moins forte et un test préventif supplémentaire, le curseur 'bénéfices-risques' n’aurait-il pas une chance de s’inverser ?", espère-t-il. "Nous voulons savoir si 60.000 personnes par jour pourront venir headbanger debout, en plein air et sans distanciation sociale, en écoutant du bon vieux rock’n’roll !" On attend la réponse de la ministre. 

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