Héritage de Johnny Hallyday : ce qu'il faut savoir de l’audience de cet après-midi
Les deux aînés du chanteur, Laura Smet et David Hallyday, contestent la validité du testament rédigé par leur père, décédé le 6 décembre dernier. Le premier épisode judiciaire de cette guerre de succession se déroulera, jeudi après-midi, devant le tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine).
C'est devant le tribunal de grande instance de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, que se déroulera, dans l'après-midi du jeudi 15 mars, le premier épisode judiciaire de la guerre de succession qui oppose Læticia Halliday, la femme du chanteur, et ses aînés, Laura Smet et David Hallyday. Ces derniers contestent la validité du testament rédigé par leur père, décédé le 6 décembre dernier.
C’est une procédure d’urgence
Le tribunal de Nanterre doit se prononcer sur une assignation en référé, c'est-à-dire une procédure en urgence, déposée par Laura Smet et David Hallyday. Les deux aînés de Johnny réclament un droit de regard sur l'album enregistré par leur père juste avant sa mort, ce que le testament rédigé en juillet 2014 leur dénie.
Précisément, ils donnent à Læticia Hallyday "48 heures" pour accéder à cette demande avec de fortes pénalités financières à la clé en cas de retard. Ils demandent également le gel des biens immobiliers de leur père, dont la villa de Marnes-la-Coquette déjà mise en vente, en attendant le règlement du litige.
Ce n'est pas tout : dans leur assignation visant aussi des personnes morales comme Warner Music France, la maison de disques de Johnny, Laura Smet et David Hallyday réclament également la mise sous séquestre "des redevances perçues au titre des droits d'auteur", ce qui représente tout de même des droits sur un total de 1 160 chansons.
Les protagonistes ne devraient pas être présents
Sauf énorme coup de théâtre, aucun des protagonistes de l’affaire ne devrait être physiquement présent. Laura Smet et David Hallyday seront représentés par leurs avocats. Tout comme Læticia Hallyday, dans l'impossibilité de quitter les États-Unis avant juin prochain, sous peine de perdre son statut de résidente.
On ne connaît pas la ligne de défense des deux parties
Dans chaque camp, on ne parle pas. Seule Nathalie Baye, la mère de Laura Smet, s'est insurgée par voie de communiqué que les deux aînés du chanteur soient "niés dans leur filiation artistique". Ces derniers veulent s'assurer que la ligne artistique de l'album est conforme à ce que voulait leur père.
En toile de fond, le soupçon que Johnny Hallyday ait dicté son dernier testament sous la contrainte, ou en tout cas sans être en capacité de comprendre que ce document rédigé aux États-Unis déshéritait purement et simplement ses deux premiers enfants.
Du côté de Læticia Hallyday, la certitude de respecter les dernières volontés d'un homme profondément attaché à son épouse et leurs deux filles adoptives, Jade et Joy. Et parmi ses très proches, l'affirmation que David et Laura ont déjà eu leur part il y a quelques années, ce qui est également contesté.
Au cœur de l’affaire, la famille de Læticia
Les Boudou, la famille de Læticia, au coeur de cette affaire de succession, est un vrai clan. Elle est unie d'abord autour de la figure du père, André, ancien gérant de discothèque au Cap d'Agde mais écarté après une condamnation pour fraude fiscale, il y a dix ans. "Mamie Rock" ensuite, Elyette Boudou, la grand-mère de Læticia, présidente de toutes les sociétés de gestion des droits de Johnny Hallyday. Elle est la seule à s'être exprimée depuis le déclenchement de l'affaire.
Sur le fameux testament rédigé en 2014 à Los Angeles, le frère de Læticia, Grégory Boudou, est désigné comme exécuteur testamentaire en cas d'incapacité de sa sœur. Juste derrière lui dans l'ordre de succession, la grand-mère, Elyette Boudou.
Les aînés réclament un droit de regard sur l’album posthume
Les enfants aînés du rockeur veulent "pouvoir se prononcer sur ce projet d'album d'enregistrements posthumes de Jean-Philippe Smet" sous 48 heures et réclament à Læticia Hallyday une "astreinte de 10 000 euros par jour de retard" en cas de non-respect de leur souhait.
Ils sont très peu nombreux à avoir écouté le 51e album enregistré et mixé entre Los Angeles et Paris jusqu'au tout dernier moment. Peu de prises, beaucoup de séances de travail supervisées par Yodelice et Yarol Poupaud, collaborateurs devenus incontournables de Johnny, mais avec un rôle important assuré par Læticia Hallyday.
Et au total, une dizaine de chansons abouties. La tonalité annoncée, très rock, reste dans l'esprit des derniers morceaux du chanteur. La sortie, toujours sous label Warner, était prévue pour cette année.
La contestation du testament pourra prendre des mois, voire des années
Si l'audience n'est pas renvoyée cet après-midi, la décision concernant le droit de regard des aînés sur l'album posthume sera probablement mise en délibéré. Le reste, et peut-être même l'essentiel de l'affaire, c'est-à-dire la contestation du testament, devrait occuper les mois voire les années à venir.
On parlera encore un moment de la villa de Marnes-la-Coquette, celles de Los Angeles ou Saint-Barthélemy, ou encore des voitures et motos de collection de Johnny Hallyday. Avec toujours cette question et cette bataille d'experts : Johnny, résident français, star en France, adulé en France pendant près de soixante ans, peut-il régler sa succession selon le droit américain ?
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