Dee Dee Bridgewater emballe Marciac avec "Memphis Project" son nouvel album
En 2005, elle déclarait que "son cœur était français." Le soir de son concert au Bataclan, elle revisitait le répertoire de Joséphine Baker en reprenant "J'ai deux amours". Et comme dit le refrain, l'Américaine a vécu une idylle avec Paris, voire plus globalement avec la France. L'histoire a duré près de vingt ans avant qu'elle ne reparte vivre aux États-Unis pour s'occuper de sa mère atteinte de la maladie d'Alzheimer. Chaque traversé de l'Atlantique était une épreuve où son attachement pour l'hexagone lui coûtait cher. "Pendant la guerre en Irak, on crachait sur mon fils et on jetait des œufs sur ma maison." Sans pour autant ne jamais remettre en cause sa passion.
Reportage France 3 Midi-Pyrénées C. Sardain / J. Pigneux / J. Eon / M. Dailly
La plus gersoise des Américaines
La France m'a tout donné. La France m'a permis d'expérimenter dans presque tous les domaines dans lesquels j'avais envie de travailler. Le meilleur choix que j'ai fait dans ma vie, c'était de venir m'installer ici. Tout ce que j'ai appris ici, je l'ai emmené avec moi partout dans le monde.
Dee Dee Bridgewater pour Culturebox en 2015
La chanteuse a fait sa douzième apparition à Marciac pour les 40 ans du festival de jazz. Un évènement qu'elle a vu grandir et qui ne ressemble à aucun autre par sa proximité avec le public et son accessibilité. Mais aussi parce qu'il n'y existe pas de sentiment de compétition entre artistes. Sa première participation remonte à 1988, un tournant pour sa carrière, alors qu'elle enchainait les "petites scènes".
À cette époque, je n’avais pas fait énormément de festivals. J’avais commencé à faire des petits théâtres de 200 ou 300 places. Alors quand j’ai eu le festival de Marciac, c’était quelque chose d’énorme.
Dee Dee Bridgewater pour France Info
23h, Dee Dee Bridgewater bondit sur scène avec de grandes lunettes rouges ! En habituée, elle connait la marche à suivre pour conquérir le public avec seulement une seule phrase. Dans un français parfait, elle lance un : "Salut Marciac !" Le public est en ébullition. S'ensuivent deux heures de blues à fleur de peau, où la chanteuse américaine oscille entre fureur et tendresse.
Un nouveau projet avec des morceaux de Memphis
Lors du concert, la chanteuse américaine a fait découvrir son nouveau disque "Memphis Project", un album qui prend la forme d'une expérimentation mais aussi d'un retour aux sources. Elle avait l'idée depuis quelques temps. Il a fallu retourner dans la ville qui l'a vu naître et qu'elle a quittée quand elle avait trois ans pour trouver ce qui serait dans ce disque : "la musique de Memphis, celle qui m'a fait grandir."
Ce sont les chansons que j'écoutais et apprenais lorsqu'elles passaient à la radio, sur WDIA, une radio de Memphis. Je me branchais très tard et en secret, c'est pour ça je n'ai jamais osé en parler avant. C'est à 67 ans que je me suis dit que je méritais de m'amuser.
Dee Dee Bridgwater
L'ambiance était résolument soul, avec des cuivres mais aussi des basses électriques, des guitares et un orgue Hammond. Le résultat était donc une prestation "qui sonne comme Memphis", avec des morceaux de B.B. King, d'Otis Redding ou encore d'Al Green.
Difficile de passer après la performance de Dee Dee Bridgewater. Cependant, la programmation du JIM regorge de pépites. Ce mardi soir, La Chose Comune viendra présenter son spectacle qui raconte l'histoire par le jazz. Au Chapiteau, les festivités reprendront avec George Benson, le guitariste jazz aux 10 Grammys Award.
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