"Il n'y a aucun cas désespéré en chant" : pourquoi certaines personnes chantent-elles faux et pas d'autres ?
La Fête de la musique sera peut-être l'occasion de pousser la chansonnette, pour le meilleur... ou pour le pire. Si en matière de chant nous ne sommes pas tous égaux, ce n'est pas toujours irrémédiable.
Vous rêvez peut-être de briller au karaoké ou d'imiter à la perfection votre artiste préféré. Malheureusement, n'est pas Céline Dion qui veut. À l'occasion de la Fête de la musique lundi 21 juin, peut-être que certains voudront tout de même pousser la chansonnette. Qu'ils se rassurent : chanter faux n'est pas une fatalité. En tout cas, pas forcément. "Vraiment, il n'y a aucun cas désespéré en chant, assure Meryem Dogan, une professeure de chant optimiste. Si on chante faux, c'est simplement parce que notre oreille n'a pas été habituée à entendre et que nous, on n'a pas été habitués à reproduire."
"Le secret, c'est juste d'assumer sa voix, de l'accepter. Chanter juste, c'est pouvoir rechanter Au Clair de la Lune après que je vous l'ai chanté."
Meryem Doganà franceinfo
Mais dans certains cas, le cerveau ne répond pas vraiment. C'est ce qu'explique Yohanna Lévèque, chercheuse au Centre de neurosciences de Lyon. Elle essaye de comprendre pourquoi certains d'entre nous ne parviennent pas à chanter juste. "Parmi les mauvais chanteurs, indique-t-elle, certains ont un problème de perception. On parle alors d'amusie. C'est comme une sorte de dyslexie de la musique qui va gêner ensuite l'apprentissage correct du chant secondairement."
Che Guevara ne savait pas reconnaître l'hymne cubain
L'amusie congénitale toucherait 4% des gens. Le révolutionnaire Che Guevara lui-même était incapable de reconnaître l'hymne de son propre pays. Quoi qu'il en soit, chanter, faire de la musique, est un bienfait pour le cerveau. "Quand des musiciens écoutent de la musique, par rapport à des non-musiciens, il est vrai qu'ils ne font pas fonctionner leur cerveau de la même manière", souligne Hervé Platel, professeur de neuropsychologie à Caen.
"Les musiciens vont impliquer davantage les régions du langage dans leur cerveau parce qu'eux ont appris à transformer la musique en langage, en apprenant le solfège."
Hervé Platelà franceinfo
"On retrouvera chez le musicien un meilleur fonctionnement de la mémoire immédiate, poursuit Hervé Platel, c'est à dire le fait de pouvoir retenir davantage d'informations à court terme, et d'améliorer la qualité de la mémoire à long terme." En résumé, ayez confiance : chantez faux se corrige. Et si vous rêvez vraiment de monter sur scène, lancez-vous et pensez à la cantatrice américaine Florence Foster Jenkins qui a rempli des salles en chantant particulièrement faux.
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