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Emmanuel Macron brandit la menace d’une taxe sur le streaming pour soutenir l'industrie musicale

Emmanuel Macron a annoncé mercredi la possibilité d'une taxe sur le streaming qui pourrait s'élever à 1,5%. Les principales plateformes émettent leur opposition.
Article rédigé par Matteu Maestracci
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron lors de la Fête de la musique aux côtés de Jack Lang, Youssou N'Dour, Brigitte Macron et Charlie Winston, juin 2022. (THOMAS PADILLA / POOL)

La déclaration est quasiment passée inaperçue mercredi 23 juin, jour de la Fête de la musique mais c'est peu dire qu'elle fait réagir dans le secteur musical. Emmanuel Macron a en effet annoncé vouloir instaurer une taxe sur le streaming musical soit l'écoute en ligne via des plateformes telles que Deezer ou Spotify.

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C'est une piste que le chef de l'Etat brandit presque comme une menace vis-à-vis de la filière si tout le secteur ne s'accorde pas avant le 30 septembre. "Le gouvernement se réservera la possibilité de saisir le Parlement d'une contribution obligatoire des plateformes" dit le communiqué de l'Elysée.

Il faut rappeler que cette idée circule depuis plusieurs mois. L'objectif est à la fois de trouver des nouveaux moyens de financer la création et, toujours selon Emmanuel Macron, de "préserver la souveraineté culturelle française".

L'idée générale, à plusieurs nuances près, est de faire contribuer les plateformes musicales au secteur, comme pour le cinéma. Netflix, par exemple, consacre une partie de son chiffre d'affaires en France à la création audiovisuelle. Le président de la République s'appuie sur un rapport du sénateur Julien Bargeton (Renaissance), datant du mois d'avril, dans lequel il suggère de taxer à 1,75% les revenus du streaming musical.

Une taxe "injustifiée" pour certains et "un engagement fort" pour les autres 

À l'automne dernier, les débats portaient sur une taxe de 1,5% pour aider le Centre national de la musique (CNM) à soutenir la création française. Une annonce qui avait déjà fait réagir à l'époque, et pas forcément en bien, puisque le rappeur Niska avait évoqué  "une taxe anti-rap" et même une "taxe raciste", injustifiée sachant que le rap, style musical qui cartonne le plus en streaming, deviendrait donc, le plus ponctionné.

Les réactions de la filière sont conformes à l'opposition existante entre le secteur de la musique enregistrée et les responsables du spectacle vivant. Certains s'en réjouissent comme l'Union des producteurs phonographiques français indépendants (Upfi) qui parle d'une "formidable annonce". Même tendance pour le syndicat des musiques actuelles (SMA). "Merci au président, un engagement fort", renchérit le puissant Prodiss, le Syndicat national du spectacle musical et de variété.

D'autres sont plus tièdes, voire hostiles. C'est le cas, sans surprise, des plateformes en lignes elles-mêmes, qui voient cela comme un nouvel impôt sur des acteurs (Deezer ou Spotify pour les plus connus) qui n'auraient pas encore trouvé leur équilibre économique et dont l'activité n'est pas encore rentable selon le Syndicat des éditeurs de services de musique en ligne (ESML). Même opposition du côté du Snep, qui représente les majors du disque et une partie des producteurs indépendants. Pour l'heure, Emmanuel Macron a demandé à la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, de réunir les acteurs de l'industrie musicale, mais les échanges s'annoncent compliqués.

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