Musique : plateformes de streaming, qui est le plus gagnant ?

Il suffit d'une simple pression du pouce pour écouter toute notre musique préférée pour une dizaine d'euros par mois. Ces plateformes représentent 80 % de la consommation de la musique, et génèrent 65 % des revenus mondiaux du secteur. 

Pour l'instant, les musiciens n'en profitent pas vraiment. Un groupe de reggae français est présent sur toutes les plateformes. Leur dernier album a engendré des millions d'écoutes. "Sur un an, on a généré un peu plus de cinq millions de streams", affirme le saxophoniste de Danakil. Ils ont rapporté 18 000 euros à la maison de disques, mais seulement 10 % revient aux artistes. Pour un groupe de 11 personnes, ils s'en sont tirés avec 180 euros. "Cela ne permet pas de vivre", poursuit le saxophoniste. La principale source de revenus pour le groupe, comme pour les autres, sont les concerts. 

Soutenir les artistes français

Les plateformes de streaming tirent leur bénéfice des abonnements et de la publicité. Plus un artiste est écouté, plus sa part devient grande et celle des autres petite. Neuf artistes sur dix gagneraient moins de 1 000 euros par an sur Spotify. À l'inverse, les stars comme Daft Punk encaissent plusieurs dizaines de millions chaque année.  

Comment tendre vers un système plus juste ? Le sénateur Julien Bargeton propose de taxer les plateformes à hauteur de 1,75 %, pour obtenir 20 millions d'euros pour soutenir les artistes français. "Cela permettra qu'ils soient mieux découverts, de payer davantage de tournées aux États-Unis", avance-t-il. La proposition est soutenue par une grande partie des syndicats de la musique.