Tonbruket, un souffle jazzy et pop venu de Suède
Tonbruket fait partie de ces groupes peu connus du grand public français (euphémisme...), estampillés jazz, auxquels nous avons fortement envie de donner un coup de pouce. Alors que l’hiver se veut plus rude ces temps-ci, le deuxième album du groupe suédois, «Dig it to the end», sorti il y a quelques mois, semble s’imposer comme la parfaite bande originale du grand froid.
"Lilo", extrait de l'album "Dig it to the end" (2011)
Tonbruket a vu le jour à la suite d’une tragédie
Le fondateur de Tonbruket, Dan Berglund, 48 ans, était le contrebassiste du trio suédois E.S.T., Esbjörn Svensson Trio, du nom du talentueux pianiste du même nom. Constitué par Svensson, Berglund et le batteur Magnus Öström, le groupe a connu un succès croissant à travers l’Europe entre 1993 et 2008, proposant une musique envoûtante, ouverte aux influences jazz, rock, classique et électro. Le 14 juin 2008, le pianiste a perdu la vie à 44 ans dans un accident de plongée sur une île de l’archipel de Stockholm.
De son propre aveu, après ce drame, Dan Berglund s’est demandé comment il pourrait continuer la musique. Finalement, il a pris la décision de recontacter de vieilles connaissances musicales antérieures à l’ère E.S.T. : le guitarise Johan Lindström, le pianiste Martin Hederos et le batteur Andreas Werliin. A leurs côtés, il a retrouvé le plaisir de jouer et de composer. En 2010, les quatre musiciens ont sorti un premier album intitulé «Dan Berglund’s Tonbruket», chez le label allemand ACT. Ils se sont chargés eux-mêmes des compositions, des arrangements et de la production.
Des dates parisiennes pour Tonbruket, un album posthume pour E.S.T.
L’expérience du premier CD étant plus que concluante, le groupe a conservé le nom de Tonbruket pour son deuxième album, sorti au printemps 2011. Le quartet se produira à Paris, au Duc des Lombards, les 15, 16 et 17 mars. Quelques jours plus tard, fin mars, le label ACT sortira un album posthume d’E.S.T., comportant des inédits puisés dans les sessions studio du trio de Svensson, Berglund et Öström, intitulé «301»…
Mais pour Dan Berglund, le présent et l’avenir s’appellent Tonbruket. Le second album du quartet regorge de trouvailles sonores, d’atmosphères et de couleurs, tantôt pop («Balloons», «Dig it to the end»), voire rock progressif («Vinegar Heart», «Trackpounder»), ponctué de ballades («Lilo», «Grandma’s Haze», «Draisine Song») et de moments plus contemplatifs («Gripe»). Un disque splendide, lumineux, qui semble vous ouvrir la porte vers de nouveaux mondes à chaque nouvelle écoute, et qui ne méritait pas l’effrayante jaquette imposée –c’est la règle– par le label allemand ACT. Absolument idéal pour se redonner de la pêche et du baume en ces longues soirées d’hiver...
«Dig it to the end», CD sorti le 27 mai 2011 chez ACT
Tonbruket en concert : au Duc des Lombards (Paris) les 15, 16 et 17 mars 2012.
"Vinegar Heart", extrait de l'album "Dig it to the end" (2011)
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