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Baptiste W. Hamon allie chanson française et musique country dans son troisième album "Jusqu’à la lumière"

L’auteur-compositeur français Baptiste W. Hamon affirme encore un peu plus son influence country sur son troisième album "Jusqu’à la lumière" réalisé par John Parish, sorti le 8 avril.

Article rédigé par Jean-François Convert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 6min
Baptiste W. Hamon (Romain Winkler)

On l’avait découvert il y a trois ans à l’occasion de son deuxième album Je brûle. Déjà, on avait senti cette volonté de marier une chanson française inspirée des grands auteurs à texte avec des musiques fortement imprégnées de culture américaine. Un duo avec Miossec, dont il assure la première partie, mais aussi des mélodies typiquement americana dans la lignée des songwriters folk.

Avec son troisième opus Jusqu’à la lumière qui sort le 8 avril, Baptiste W. Hamon affirme encore un peu plus son influence anglo-saxonne en collaborant avec John Parish, musicien et producteur qui a signé les disques de, entre autres, PJ Harvey, Tracy Chapman, mais aussi Arno ou Dominique A"Un vieux rêve qui s’est réalisé" confie le jeune chanteur qui a même été invité plusieurs jours au domicile du producteur. "John Parish est un de mes réalisateurs préférés et l’un des meilleurs au monde".

Chanson française façon Americana

Dès le morceau d’ouverture, Boire un coup, on s’installe dans une ambiance country. "Je crois que c’est vraiment la chanson la plus country que j’ai enregistrée jusqu’à présent" précise Baptiste Hamon. Ce qui donne instantanément cette couleur musicale est l’utilisation de la Pedal steel guitar, cet instrument typiquement américain aux sonorités western. "C’était ma deuxième exigence : enregistrer avec John Parish, et avoir de la pedal steel sur l’album" renchérit celui qui a été bercé aux musiques de Townes Van Zandt ou Kris Kristofferson.

Atmosphère renforcée par le thème des chansons à boire qu’on retrouve souvent chez les auteurs d’Outre-Atlantique, de Johnny Cash à Willie Nelson, en passant par Tom Paxton, Merle Haggard ou le plus récent Steve Earle. Mais l’alcool a aussi été chanté chez nous par Brel, Reggiani, Arno ou Miossec. Alors, réunir des textes dans la langue de Molière avec la musique des grands espaces américains sonne comme une évidence pour Baptiste Hamon : "La musique américaine m’inspire, mes voyages aux États-Unis m’inspirent, mais j’écoute aussi de la chanson française à l’ancienne, des années 60 et 70, en même temps que des choses plus indé actuelles, francophones ou internationales."

Baptiste W. Hamon, un amoureux des grands espaces (Romain Winkler)

J’écoute beaucoup de country, de folk et d’Americana. Et Je tiens à ce que ces influences-là puissent être entendues d’une façon ou d’une autre dans mes disques

Baptiste W. Hamon

L’ombre de Leonard Cohen

Cette couleur country-folk se traduit notamment par des arrangements plutôt épurés, jamais dans l’emphase. Voix sobre et posée, parfois légèrement trafiquée dans Retrouvailles avec le froid, guitare acoustique, rythmique discrète, chœurs féminins… des ingrédients qui ne sont pas sans rappeler un certain Leonard Cohen.

À l’écoute de Laughter Beyond The Flames, en duo avec la chanteuse norvégienne Ane Brun, on jurerait presque entendre une reprise du canadien, auteur de The Partisan ou Last year man. Mais il s’agit bien d’une composition originale de Baptiste Hamon.

L’auteur-compositeur français confirme : "Leonard Cohen est un de mes maîtres, probablement le chanteur que j’ai le plus écouté et auquel je m’identifie le plus."  Pas étonnant donc à ce qu'on puisse entendre des analogies dans l'écriture et la composition, notamment dans cette chanson interprétée sur une guitare à cordes nylon, dans un picking typique du songwriter canadien.

Il place le texte et la langue au cœur de son travail artistique et musical. Je me reconnais beaucoup dans cette démarche-là.

Baptiste W. Hamon

à propos de Leonard Cohen

Mélancolie et légèreté

Et dans ce troisième album, Baptiste Hamon qui se considère "d’avantage comme un écrivain et un chanteur que comme un musicien", a légèrement changé de ton. Sur ces deux précédents disques, le jeune auteur nous avait habitués à une écriture entre mélancolie et nostalgie avec des sujets parfois graves et tristes, comme par exemple la chanson Hervé. Ici, il conserve les thèmes de l’absence ou de la solitude, mais en les encadrant cette fois de deux morceaux aux ambiances très différentes.

"Mon écriture est plutôt mélancolique" reconnait Baptiste Hamon, "mais ça me tenait à cœur de commencer par une chanson légère et de terminer par un texte d’espoir". En effet, Boire un coup invite à la fête après deux ans de restrictions sanitaires – "une chanson que je n’aurais pas écrite avant le Covid, avant que tous mes copains me manquent" – tandis que la reprise de Jacques Bertin Revoilà Le Soleil clôt l’album sur une note positive tournée vers "l'envie de vivre".  

Entre les deux, l’atmosphère se fait plus profonde sans jamais être plombante. Une douce mélancolie, des petits moments de vie, et la sérénité retrouvée grâce à l’écriture. "La nuit c’est fait pour épuiser les poèmes" chante Baptiste dans Jusqu’à la lumière, le morceau-titre de l'album. "C’est la chanson qui me correspond le plus" avoue l’auteur-compositeur dont l’envie d’écrire demeure intacte après ces longs mois au ralenti. 

"Jusqu’à la lumière", morceau-titre de l'album  (photo Romain Winkler)

Le covid n’a pas tari mon inspiration, bien au contraire, et m'a permis d'écrire dans des registres différents

Baptiste W. Hamon

Vient maintenant le désir de raconter ces histoires directement aux gens en allant à la rencontre du public. Baptiste Hamon part en tournée dans toute la France, et il y a de fortes chances qu’il vienne Jusqu’à la lumière et nous invite à Boire un coup.

La pochette de l'album  (Romain Winkler / Arnaud Chérifi)

Baptiste W. Hamon - "Jusqu’à la lumière" (Soleil Bleu-Manassas) - Sortie le 8 avril

Retrouvez toutes les dates de concert de Baptiste W. Hamon sur sa page Facebook 

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