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"Superficiels, addictifs et irréels" : une star australienne des réseaux sociaux met en garde les internautes

A 19 ans, la star australienne des réseaux sociaux Essena O'Neill quitte Instagram, YouTube, Tumblr et Snapchat. Elle dénonce la vacuité de ces plates-formes et encourage les internautes à se déconnecter.

Article rédigé par franceinfo
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Capture écran Vimeo de la vidéo "Why I think social media sucks" d'Essena O'Neill, le 3 novembre 2015. (ESSENA O'NEILL)

Une vie de rêve. Jusqu'à lundi, près d'un demi-million de personnes pouvaient admirer sur Instagram le corps parfait d'Essena O'Neill, blogueuse australienne de 19 ans et star des réseaux sociaux. Sur Tumblr, YouTube, elle postait des centaines de clichés de ses vacances au soleil, ses selfies devant le miroir, ses dernières tenues à la mode, le contenu de ses plats – toujours équilibrés – et ses séances de yoga sur la plage.

Un quotidien à faire pâlir d'envie ses centaines de milliers de followers, jusqu'à ce que la jeune femme annonce lundi 2 novembre dans une vidéo postée sur YouTube qu'elle quittait ces réseaux sociaux, à cause de leur superficialité et de l'illusoire "perfection" qu'ils véhiculent.

"Je fais ça pour la fille de 12 ans que j'étais"

Dans la vidéo, qui avait été vue près de 900 000 fois mardi 3 novembre après-midi, la jeune femme, sans maquillage, révèle l'envers du décor de ses années de gloire sur les réseaux sociaux : "J'avais tout ce que je voulais. Maintenant je me rends compte à quel point c'est artificiel, faussé et forcé de devoir constamment prouver au monde à quel point mon corps, ma vie et ma personnalité sont incroyables", raconte-t-elle. "Chaque jour, je passais des heures derrière mon écran, à me comparer aux autres. C'est plus facile de regarder les jolies choses qui brillent (...) plutôt que de se regarder en face", poursuit-elle.

Dans cette vidéo d'adieu de plus de dix-sept minutes, elle dévoile les coulisses d'un monde basé sur le culte de l'apparence, et le profit engendré par les grandes marques. "Les marques connaissent le pouvoir des réseaux sociaux et elles l'exploitent (...) Je fais ça pour la fille de 12 ans que j'étais", confie-t-elle, racontant comment, plus jeune, elle passait son temps à scruter les mannequins sur les réseaux sociaux, et comment elle a eu envie d'en faire partie.

Culte de l'apparence et business juteux

"Quand vous êtes très suivi(e) sur les réseaux sociaux, les entreprises vous appellent pour vous dire comment vous devez poser, quelle photo vous devez faire..." explique-t-elle. J'ai signé dans une des agences de mannequinat les plus célèbres d'Australie, reçu de nombreux messages de la part de marques, de sponsors (...) Je sortais avec un garçon bien plus célèbre que moi, j'avais une grosse voiture (...) mais c'était tellement déprimant !" lance-t-elle.

Afin de montrer au mieux la vacuité, selon elle, du système, la jeune femme a supprimé près de 2 000 photos de son compte Instagram, et modifié les légendes en y décrivant les conditions de prises de vue.

NOT REAL LIFE - paid $$$ to promote both the jeans and top. More info on how instagramer's make a lot of $$$ on www.letsbegamechangers.com

Une photo publiée par Social Media Is Not Real Life (@essenaoneill) le

"J'ai été payée X dollars pour promouvoir ce tee-shirt et ce jean", révèle-t-elle sous cette photo.

"PAS LA VRAIE VIE. Je n'ai pas payé pour cette robe, il a fallu un nombre incalculable de clichés pour avoir l'air sexy pour Instagram. La tenue me donnait le sentiment d'être incroyablement seule", écrit-elle sous ce post.

"Il a fallu poser au moins 100 fois dans la même position pour que mon ventre soit bien. J'ai à peine mangé ce jour-là. J'ai grondé ma petite sœur pour qu'elle continue de prendre les photos jusqu'à ce que j'en sois fière."

Un site pour "changer la société"

Loin d'avoir totalement quitté internet, Essena O'Neill a déjà effectué sa reconversion. Elle vient de créer un site "Let's be Game Changers" (Changeons les règles du jeu) dans lequel elle espère réunir une génération qui "a soif de changements". A travers ses vidéos et ses posts, elle encourage ses followers à "se déconnecter" pendant un certain temps et à utiliser leur téléphone "juste pour envoyer des textos".

Désireuse de s'engager pour de nouvelles causes, elle invite les internautes à échanger sur des sujets comme le végétarisme, l'art, la lecture, la musique, l'égalité des genres ou encore les questions environnementales. 

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