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Haute couture été 2013 : Hervé L. Leroux, l'obsession du drapé

A 55 ans, il présente sa collection pour la première fois pendant la haute couture. Une bonne nouvelle pour ce créateur célèbre dans les années 90 sous un autre nom. Pour lui, être présent dans le calendrier officiel n'est pas un signe de reconnaissance mais "plutôt d'excellence", indique-t-il juste avant sa présentation.
Article rédigé par franceinfo - Corinne Jeammet (avec AFP)
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Hervé L.Leroux dans son atelier en janvier 2013, à Paris
 (P. VERDY / AFP )
Autodidacte, Hervé L. Leroux a été coiffeur puis chapelier. En 1981, il rencontre Karl Lagerfeld, qui n'a pas encore bâti sa légende, avec lequel il a travaillé chez Fendi puis Chanel.En 1985, il créé sa marque sous le nom d'Hervé Léger, un nom indissociable depuis les années 90 des robes à bandes qu'il invente et donnent aux femmes un corps de sirène. Un différend avec son investisseur se traduit en 1999 par la perte du contrôle de sa société, puis de l'usage commercial de son nom.
Hervé L.Leroux en plein travail pour son défilé de haute couture printemps-été 2013 présenté le 24 janvier 2013 à Paris
 (PIERRE VERDY / AFP)
De Hervé Léger à Hervé L. Leroux
"Si j'avais attendu en pleurant que ce nom me revienne je n'aurais jamais rien fait", confie le couturier pour qui cet épisode reste "une plaie qui ne peut pas se refermer". Hervé Léger devient, en 2000, Hervé L. Leroux, autre nom trouvé par Karl Lagerfeld. Et le couturier se replonge dans le travail pour se faire connaître, même si "beaucoup" de ses clientes le suivent. Depuis peu, dit-il, sa société est bénéficiaire mais "entre-temps il y a eu septembre 2001 et la crise de 2008". "Après les attentats du World Trade center, il n'y a eu plus personne alors j'ai arrêté le prêt-à-porter et continué seulement la couture, explique le couturier. Pour tenir, "on a bossé, on s'est battu. J'ai aussi vendu ma grande maison pour faire tourner la boîte. Aujourd'hui j'en ai une plus petite mais ma société est saine et je suis libre. C'est très gratifiant", dit-il.
Dita Van Teese habillée en Hervé L. Leroux en mai 2012 à Londres
 (Max PPP)
Après les bandes, voici les drapés
Et ses robes ? "Plus de bandes mais des drapés", sa nouvelle marque de fabrique. "Je suis monomaniaque!" s'exclame-t-il. Ses robes longues ultra glamour, d'une souplesse infinie, sont destinées à fouler les tapis rouges et habiller des femmes plutôt pulpeuses, de Salma Hayek à Penelope Cruz, Dita Von Teese ou Kate Winslet. "Le drapé participe d'une autre technique mais il y a toujours l'idée de moulage et de sculpture du corps de la femme qui devient une Tanagra. C'est venu avec ce jersey de viscose ou de soie que j'ai commencé à travailler et qui permet des tombés superbes", explique-t-il. La structure de la robe, elle, assure des formes parfaites ou presque à celle qui l'enfile grâce à un savant gainage invisible en dessous. "Une fois que les femmes se glissent dedans, elles deviennent fans !", assure-t-il.
Une série de ses robes drapées sont présentées dans son atelier parisien... dans une palette de tonalités chaudes
 (Corinne Jeammet)
Le drapé permet-il de se renouveler ? "Chaque saison je me dis que c'est la dernière et puis ça recommence. Quelques centimètres changent tout, un décolleté, les couleurs aussi. C'est un exercice de style perpétuel", selon lui.

Une présentation dans le calendrier de la couture, ce 24 janvier
Hervé L. Leroux présentera sa collection sur bustes de mannequin dans son atelier pour que son travail puisse être apprécié de près, et aussi chez Colette, le concept-store parisien, qui a voulu lui consacrer une vitrine. 

Qui sont ses clientes prêtes à acheter des robes de haute couture entre 15.000 et 20.000 euros contre 1.200 à 2.000 en prêt-à-porter ? Elles ont "de 16 ans à 70 ans!" assure-t-il et viennent de plus en plus, outre les Etats-Unis, de Russie, du Moyen-Orient et d'Asie, là où les économies sont plus vaillantes.
La collection était visible dans son atelier sur invitation ou pour le public dans un des vitrines du magasin parisien Colette. Ici des drapés et tombers, plutôt monochromes: ivoire, chocolat, mauve, jaune acide ou noir. Pas une broderie, pas une paillette, ni un bout de dentelle à l'horizon, juste du jersey de soie pour un sublime exercice de style.
 (Corinne Jeammet)

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