"Les jaloux", James Lee Burke revient avec un grand roman noir social

A 86 ans, James Lee Burke continue d'ausculter la société américaine avec tendresse et férocité. "Les jaloux" est une roman important dans l'oeuvre de l'auteur texan. Grand coup de coeur.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 1 min
Couverture du livre "Les jaloux" de James Lee Burke (Rivages/Noir)

C’est James Lee Burke lui-même qui le dit : Les jaloux (Rivages Noir) est son meilleur livre. Sans être aussi catégorique que l’auteur de Dans la brume électrique, porté à l’écran par Bertrand Tavernier, Les jaloux est assurément un grand roman original dans l’œuvre de l’écrivain américain. Puissant, tendre et féroce, le livre revient sur la jeunesse d’Aaron Holland Broussard, petit-fils de Hackberry Holland. L’auteur poursuit ainsi la saga de la famille Holland au Texas. A 17 ans, Aaron tombe amoureux fou de Valérie, d’un amour rare et entier. Nous sommes à Houston, dans les années 1950. A partir de cette histoire d’amour contrarié, James Lee Burke élargit son propos pour décrire une société en prise à la violence. Le passage à l’âge adulte d’Aaron dans un environnement tendu. 

Quand on n'a que l'amour... 

Avec une écriture poétique, dense et imagée, James Lee Burke creuse encore et encore le même sillon et plante le même décor. Pour lui, le passé des Etats-Unis ne passe pas, ne veut pas mourir. Au sommet de la société une vieille famille fortunée, dont la richesse vient souvent de l’esclavage, qui s’acoquine désormais avec le crime organisé pour maintenir son statut. Et en bas de l’échelle, les prolétaires blancs et plus bas encore les Noirs et les Indiens. Au milieu de cette hiérarchie inamovible, les Blancs de la classe moyenne incarnée par la famille Holland ou l’inspecteur Dave Robicheaux, qui affrontent passé et présent. Avec Les jaloux, James Lee Burke se veut pourtant résolument optimiste sur l'avenir. Et comme dans tous ses romans, il introduit une amitié virile, inconditionnelle, parfois puérile, entre le personnage principal, Aaron, et Saber, comme un clin d'oeil au fameux duo Robichaux et Purcell. Quand rien ne va, restent l'amour et l'amitié. 

James Lee Burke, l'auteur de "Les jaloux", près de chez lui à New Iberia en Louisiane, le 27 avril 2001. (BRAD KEMP/AP/SIPA / SIPA)

A 86 ans, James Lee Burke continue de bousculer le roman noir américain contemporain. Fervent défenseur de la nature, il vit entre le Montana et la Louisiane. Ses livres questionnent un pays en proie à ses démons du passé. 

(Les jaloux, James Lee Burke, traduit par Christophe Mercier,  Rivages Noir, 24 euros)

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