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Le Prix Renaudot perd le doyen de ses jurés et accueille deux femmes

Après le départ de Jérôme Garcin et de son doyen Louis Gardel, la romancière Stéphanie Janicot et l'essayiste Cécile Guilbert on t été nommées membres du jury littéraire.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'écrivain Georges Olivier Chateaureynaud, président du jury du Prix Renaudot en juin 2018. (ULF ANDERSEN / ULF ANDERSEN)

Le jury du prix Renaudot a annoncé jeudi l'arrivée de deux autrices, la romancière Stéphanie Janicot et l'essayiste Cécile Guilbert, dans un jury qui comptait avant elles une seule femme et huit hommes. "Les jurés du Prix Renaudot se sont réunis ce jeudi et ont procédé à deux cooptations. Ont été élues aux sièges laissés vacants par Jérôme Garcin et Louis Gardel : Stéphanie Janicot et Cécile Guilbert", a indiqué dans un communiqué à l'AFP le président de ce jury, Georges-Olivier Châteaureynaud. 

Jérôme Garcin voulait être remplacé par une femme 

Stéphanie Janicot, également journaliste, 53 ans, éditée chez Albin Michel, avait décroché le prix Renaudot poche 2016 pour La Mémoire du monde : intégrale. Cécile Guilbert, qui est aussi journaliste, 57 ans, a essentiellement publié des essais sur la littérature et la culture, ainsi que trois romans. Jusqu'alors, la seule jurée du Renaudot était Dominique Bona, 67 ans, membre de l'Académie française.

Jeudi matin, le doyen Louis Gardel avait annoncé qu'il quittait ses fonctions, indiquant dans un communiqué transmis à l'AFP par son éditeur, le Seuil, qu'à "bientôt 82 ans" il lui semblait "sage de démissionner". Ce natif d'Alger est connu pour Fort Saganne (1980), roman sur l'Algérie coloniale et le Sahara au début du XXe siècle, qui fut adapté en 1983 au cinéma par Alain Corneau, avec Gérard Depardieu, Catherine Deneuve et Sophie Marceau.

L'autre démissionnaire à remplacer, le journaliste et écrivain Jérôme Garcin, était parti en mars 2020. Il déplorait "l'aberrante constitution d'un jury à 90% masculin" et clamait que sa place devait être "occupée par une femme". 

Pas de prix 2021, mais des conseils de lecture 

Le Renaudot, l'un des plus prestigieux prix littéraires de France, a été l'objet à l'occasion de son édition 2020 d'enquêtes journalistiques sévères des quotidiens "Le Monde" et le "New York Times", qui ont remis en cause l'impartialité de ses jurés. Le palmarès de ce prix reste entaché par l'attribution du prix de l'essai 2013 à un recueil d'articles de Gabriel Matzneff, Séraphin, c'est la fin !. Après le scandale suscité par Le Consentement, où Vanessa Springora raconte sa relation adolescente dans les années 1980 avec l'écrivain qui approchait alors 50 ans, l'un des jurés, Frédéric Beigbeder, avait affirmé que le prix avait été attribué en partie par "compassion" pour un homme vivant avec peu de revenus.

Le jury du Renaudot a par ailleurs annoncé sa sélection de printemps, qui ne débouche pas sur un prix mais offre plutôt des conseils de lecture. On y retrouve, parmi les "romans et nouvelles", L'Inconnu de la Poste de Florence Aubenas (L'Olivier), Le Corps d'origine de Jean-Luc Barré (Grasset), Téléréalité d'Aurélien Bellanger (Gallimard), La Marge d'erreur de Nicolas Rey ou encore J'ai dix-huit ans, tous les âges à la fois, et j'ai un papa d'Isabelle Minière (Serge Safran).

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