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Premier prix Gotlib de la bande dessinée décerné à Manu Larcenet : "Je suis très fier, je suis vraiment touché", réagit l'auteur

Le dessinateur a reçu samedi le premier prix Gotlib pour "La tristesse durera toujours", le troisième et dernier tome de sa série "Thérapie de groupe", dans le cadre du Festival du livre de Paris.
Article rédigé par franceinfo
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Le dessinateur de BD Manu Larcenet, à Paris, en janvier 2020. (JEAN-BAPTISTE QUENTIN / MAXPPP)

"Je suis très fier d'avoir le premier prix Gotlib, je suis vraiment touché", a réagi samedi 22 avril sur franceinfo Manu Larcenet, auteur de bandes dessinées, après avoir a reçu le premier prix Gotlib de la bande dessinée, créé dans le cadre du Festival du livre de Paris pour le troisième et dernier tome de sa série Thérapie de groupe, intitulé La tristesse durera toujours.

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franceinfo : Qu'est-ce que cela vous fait de remporter ce prix Gotlib ?
Manu Larcenet : Gotlib c'est mon maître, c'est notre maître à tous. C'est un type qui a amené la bande dessinée à son état adulte. Il a créé Fluide Glacial, la bande dessinée adulte. C'était un type extraordinaire, d'une grande humilité et qui avait des conseils qui valaient le coup.

Quels conseils par exemple ?
De ne pas essayer de rendre la bande dessinée art majeur, mais de rester dans un art mineur pour rester accessible au plus grand nombre. C'est intéressant dans la mesure où tout le monde veut devenir de plus en plus légitime. Gotlib disait que, plus on est légitime, plus on est con.

Vous avez dit un jour que vous preniez la grosse tête. Qu'en est-il avec ce prix ?
(Rires). En vieillissant la grosse tête ça finit par passer. C'est un truc de jeune. J'ai vu trop de gens bien meilleurs que moi pour avoir la grosse tête. Par contre, je suis très fier d'avoir le premier prix Gotlib, je suis vraiment touché.

La tristesse durera toujours raconte la vie d'un auteur de BD à la recherche de l'inspiration. Est-ce que vous la perdez parfois ?
Je la perds souvent, mais comme je ne fais que ça, je la retrouve souvent. "La tristesse durera toujours", ce sont les derniers mots de Van Gogh rapportés par son frère, sur son lit de mort. Je partage avec Van Gogh des maladies mentales sans doute et je partage avec lui cette magnifique phrase. Pourtant c'est un album d'humour.

Comment choisissez-vous les thèmes de vos histoires ?
Ce sont des hasards. Il n'y a pas de règle. Je regarde beaucoup de cinéma, de séries. Des fois, il y quelque chose qui vous accroche, soit un personnage, soit une ambiance, soit un paysage. Moi, ça part toujours de là. Ça part d'une envie graphique avant d'être une envie intellectuelle.

Changer de registre et de style graphique, est-ce important pour vous ?
C'est nécessaire. À partir du moment où il faut refaire deux fois la même chose je suis toujours très gêné, ou alors il faut qu'il y ait quatre ou cinq ans d'écart entre deux albums. Sinon, on s'ennuie. Je ne comprends pas comment faisaient les anciens pour dessiner toujours pareil. Je ne peux pas. On s'ennuie très vite dans le dessin, or si on fait du dessin ce n'est pas pour s'ennuyer.

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