La BD de Manu Larcenet "Le Combat ordinaire" adaptée au cinéma avec Nicolas Duvauchelle
Marco, jeune photographe de guerre en panne d'inspiration et rongé par des crises d'angoisse, s'efforce de reconstruire sa vie. Cette histoire, racontée dans le premier tome de la bande dessinée de Manu Larcenet "Le Combat ordinaire", avait obtenu le prix du Festival de BD d'Angoulême en 2004.
Trois albums suivent où Marco, interprété dans le film par Nicolas Duvauchelle va tour à tour se faire licencier par son employeur, rencontrer une jeune femme, fréquenter un voisin dont il découvre le passé trouble, se poser des questions existentielles et s'interroger sur ses liens avec ses parents, alors que son père tombe malade.
"Les gens simples"
C'est le désir de faire un film loin de Paris, ainsi que son intérêt pour la bande dessinée de Manu Larcenet qui ont conduit Laurent Tuel, réalisateur de "Jean-Philippe" ou "La Grande boucle", a adapter "Le Combat ordinaire"."Avec le producteur Christophe Rossignon, on voulait faire quelque chose qui nous tenait très à coeur tous les deux, un film en province sur des gens simples", a expliqué le cinéaste à l'AFP. "On connaissait tous les deux et on appréciait "Le Combat ordinaire". Plus que le dessin de Manu Larcenet, c'est avant tout la qualité littéraire de la série que je voulais vraiment réussir à restituer. Ce que j'ai tenté de faire,c'est un film romanesque", a-t-il ajouté, soulignant qu'il se sentait "très en phase" avec le personnage de Marco.
Le réalisateur a réussi à convaincre Manu Larcenet - connu aussi pour "Le Retour à la terre", "Blast" ou le récent "Rapport De Brodeck"- en lui montrant des photos qu'il avait prises pour écrire le film.
Pour Nicolas Duvauchelle, le "rôle de la maturité"
"Acteur animal, mais avec une très grande douceur aussi", selon Laurent Tuel, Nicolas Duvauchelle interprète tout en rebellion et fragilité mêlées le personnage de Marco, qui essaye de vaincre ses angoisses et sa peur de l'engagement."Là, il n'y avait pas de choses physiques à jouer, à part les crises d'angoisses", où Marco croque ses anxiolytiques, souligne l'acteur de la série "Braquo" ou de "Polisse".
"Pour une fois il n'y avait pas de boxe, pas de baston. C'était vraiment plaisant, et puis il y a quelque chose dans le film qui n'est pas du tout parisien, vraiment simple", ajoute le comédien, content de ce "rôle de la maturité".
"J'ai fait beaucoup de rôles d'ados avant. Maintenant j'ai 35 ans. Donc j'essaie de faire des rôles d'hommes un peu plus souvent!" lance-t-il. Soucieux de "ne pas en faire trop", Laurent Tuel a décider "d'épurer, de garder vraiment l'essentiel" de l'intrigue de la BD et de se détacher du dessin pour "ne partir que sur le texte et les dialogues". Il a aussi voulu "créer un état, une atmosphère" qui soit "légèrement irréelle", appuyée par la musique du chanteur Cascadeur qu'il a voulu "hypnotique", "obsédante". J'avais toujours en tête que le film est une plongée dans la tête d'un héros perturbé", dit-il.
Une longue descente vers le bonheur
"Je voulais que le film s'écoule comme une rivière qui glisse doucement. C'est un film où il n'y a pas d'événements, de renversements dramaturgiques. Je voulais suivre la vie du personnage qui s'écoule sur presque quatre ans et sentir le temps, les saisons qui passent", ajoute le cinéaste, qui s'est aussi focalisé, comme chez Manu Larcenet, sur les détails et les petits moments de la vie.Pour lui, ce film, c'est "l'histoire d'une longue descente vers le bonheur".
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