Le 42e Festival de la BD d’Angoulême est Charlie

Angoulême vote Charlie. A l'occasion du 42ème festival de BD, qui s’est ouvert ce jeudi, le maire Xavier Bonnefont a ressorti les panneaux électoraux. Une cinquantaine de unes de Charlie Hebdo y ont été placardées dans toute la ville devant les bureaux de vote, les écoles, les gymnases. 

Angoulême est Charlie. Dès les jours qui ont suivi l’attaque terroriste contre l’équipe de Charlie Hebdo , la direction du festival avait annoncé un nouveau prix. Le prix "Charlie de la liberté d’expression" récompensera chaque année un dessinateur persécuté dans son pays. Cette année, il reviendra à Cabu, Charb, Honoré, Tignous, Wolinski, les dessinateurs assassinés le 7 janvier.

Une place Charlie à Angoulême

La BD est Charlie. A la cité de la BD, une exposition a été montée en urgence. Elle regroupe 300 documents et des analyses pointues. Plus d’une trentaine d’éditeurs français et belges se sont associés pour sortir un recueil de quelque 183 dessins offerts par les dessinateurs accablés par le massacre de Charlie Hebdo . Dimanche, dernier jour du festival, une place Charlie sera inaugurée dans le centre-ville d’Angoulême.

Etats-Généraux de la BD et manifestation

Avant même la tragédie de Charlie, les auteurs de BD avaient cette année le moral en berne. Depuis un an, ils se mobilisent contre la réforme de leur système de cotisations sociales. Les voilà contraints brutalement de donner 8% de leurs revenus pour financer les retraites de la profession. Un mois de salaire pour des artistes qui pour la plupart sont à peine smicard, ça fait beaucoup. A l’initiative de quelques auteurs, le théâtre d’Angoulême va abriter des états-généraux de la Bande dessinée. Samedi, les auteurs présents iront manifester dans les rues d’Angoulême.

Le Grand prix pour le créateur d'Akira

Dans la soirée, le Grand prix du festival a été attribué à Katsuhiro Otomo, le créateur d'Akira. C'est la première fois que ce prix est décerné à un Japonais. "Il y a quelques mois, je dinais avec lui ", raconte Benoit Peeters, l'un des rares auteurs à connaître le Japonais, "il m'a dit qu'il aimerait venir à Angoulême mais incognito car il a une grande fascination pour la bande dessinée française ".