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L'écrivaine Nawal al-Saadawi, figure égyptienne de l'émancipation des femmes dans le monde arabe, est morte

Médecin, elle a écrit plus d'une cinquantaine d'ouvrages dans lesquels elle se prononçait contre la polygamie, le port du voile, l'inégalité des droits de succession entre hommes et femmes en islam et surtout l'excision, qui concerne plus de 90% des Égyptiennes.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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L'écrivaine Nawal al-Saada, figure égyptienne de l'émancipation des femmes dans le monde arabe, en 2004 (MARWAN NAAMANI / AFP)

L'écrivaine Nawal al-Saadawi, 89 ans, figure égyptienne de l'émancipation des femmes dans le monde arabe, est décédée dimanche 21 mars, a annoncé le journal d'Etat Al-Ahram.

Née le 27 octobre 1931, elle est notamment l'auteur de deux livres féministes de référence "Au début, il y avait la femme" et "La femme et le sexe". Elle a longtemps lutté pour les droits des femmes et contre le patriarcat dans le monde arabe.

En résidence pendant trois ans en Caroline du Nord

Médecin, elle a écrit plus d'une cinquantaine d'ouvrages dans lesquels elle se prononçait contre la polygamie, le port du voile, l'inégalité des droits de succession entre hommes et femmes en islam et surtout l'excision, qui concerne plus de 90% des Égyptiennes.

Dans les années 1990, l'apparition de son nom sur une liste de personnalités à abattre, dressée par des milieux extrémistes islamistes, l'avait poussée à s'installer aux Etats-Unis de 1993 à 1996, où elle enseigna alors à l'université de Dukes. Elle a été écrivaine en résidence pendant trois ans à l'université Duke, en Caroline du Nord.

De retour en Egypte en 2005, elle s'est lancée dans une campagne présidentielle avant d'abandonner la course, assurant que les forces de sécurité l'empêchaient de conduire ses meetings électoraux.

En 2007, l'institution théologique Al-Azhar, l'une des plus prestigieuses de l'islam sunnite, portait plainte contre elle pour atteinte à l'islam.

Mme Saadawi s'est longtemps battue contre "les fondamentalistes religieux". "Les Frères musulmans ont tiré profit de la révolution de 2011", avait-elle déclaré en qualifiant "d'année horrible" la courte mandature d'un an de l'ex-président islamiste Mohamed Morsi, issu des rangs de la confrérie et élu démocratiquement avant d'être destitué par l'armée en 2013.

"Je ne me soucie pas des critiques universitaires ou du gouvernement, je ne cherche pas les prix", avait déclaré dans un entretien à l'AFP en 2015 cette psychiatre de formation, célèbre pour ses convictions de gauche et anti-islamistes

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