Accusée de transphobie, J.K. Rowling persiste et regrette de ne pas s'être exprimée "plus tôt"

Dans un texte publié dans "The Times", l'autrice de la saga culte Harry Potter prend de nouveau la parole sur le thème de la transidentité, réaffirmant que selon elle, les droits des femmes peuvent être menacés par certaines revendications de défenseurs des droits des personnes transgenres.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
J.K. Rowling le 24 février 2024 à Edimbourg. (ANDREW MILLIGAN / MAXPPP / PAI)

"J'ai pris la parole parce qu'autrement je me serais sentie honteuse pour le reste de ma vie. Mon seul regret est de ne pas avoir parlé bien plus tôt", écrit J.K. Rowling, 58 ans, dans un extrait du recueil de textes The Women Who Wouldn't Wheesht mis en ligne mercredi 29 mai par le média britannique The Times. Depuis 2018, l'autrice installée à Edimbourg multiplie les prises de position sur la transidentité, ce qui lui vaut d'être accusée de transphobie et d'être en froid avec certains acteurs de l'adaptation cinématographique de Harry Potter. En Ecosse, début avril, à la suite de ses critiques contre une loi sur la transidentité, les autorités se sont posé la question d'éventuelles poursuites judiciaires.

Dans The Times, J.K. Rowling explique être arrivée à croire que "le mouvement socio-politique insistant sur le fait que 'les femmes trans sont des femmes' n'était ni bienveillant ni tolérant, mais en réalité profondément misogyne, régressif, dangereux dans ses objectifs et autoritaire dans ses tactiques". Elle raconte avoir suivi cette lutte de loin au début, ses proches la "suppliant de ne pas en parler", mais s'être résolue à "prendre la parole". J.K. Rowling s'inquiète notamment de l'autorisation faite aux femmes transgenres d'accéder aux vestiaires, aux toilettes ou aux centres d'accueil unisexes.

Une image ternie, des appels au boycott


Si J.K. Rowling se défend de toute transphobie, les controverses suscitées par ses positions ont terni son aura d'écrivaine aux origines modestes qui a connu un succès planétaire – plus de 600 millions de livres vendus – avec son monde de sorciers écoliers. L'autrice a été visée par des appels au boycott, comme en 2023 lors de la sortie d'un jeu vidéo inspiré d'Harry Potter. Des acteurs des films de la saga ont pris leurs distances, comme Daniel Radcliffe, qui incarne le jeune sorcier au cinéma, et qui s'est récemment dit "attristé" par sa rupture avec l'autrice.

Evoquant ces polémiques, J.K. Rowling affirme que "personne ayant vécu une vague de menaces de mort et de viol ne vous dira que c'est amusant", et estime qu'il y a un manque de "pensée critique" au sujet de la transidentité. "Je crois que nous sommes témoins de la plus grande attaque de ma vie sur les droits de nos ancêtres, qu'elles pensaient avoir garantis pour toutes les femmes", considère la créatrice de Harry Potter.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.