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Ils sont fous ces Uderzo

Une bataille financière oppose depuis 2007 Albert Uderzo, le créateur d'Astérix, à sa fille et son gendre. Une nouvelle plainte a été déposée alors que viennent de sortir les dernières aventures du petit Gaulois.

Article rédigé par franceinfo
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Sylvie Uderzo, fille d'Albert Uderzo, le créateur d'Astérix, le 21 novembre 2006 à Paris. (CHAMUSSY / PALAZZO / SIPA)

Chaque aventure d'Astérix commence dans un décor paisible, avant que ne s'invitent les ennuis, bagarres et autres grosses baffes. Puis tout est bien qui finit bien pour le village gaulois, réuni autour d'un banquet. Mais dans la famille Uderzo, on est pas près de partager un sanglier.

Albert, le "papa" d'Astérix, est en guerre depuis quatre ans avec sa fille Sylvie et son gendre, autour de l'avenir de l'empire financier né du succès des aventures du petit Gaulois.Un conflit qui a même réussi à perturber la sortie du dernier album, Astérix chez les Pictes, avec une plainte déposée par Sylvie Uderzo contre le comptable de son père. Car le patrimoine total d'Albert Uderzo représente au total 32 millions d'euros. Francetv info revient sur cette querelle familiale.

Un empire chèrement liquidé

En 2007, les éditions Albert-René, dirigées par Albert Uderzo, négocient avec Hachette pour céder leur catalogue. Mais, relate L'Express, l'acheteur exige que deux personnes soient écartées de l'entreprise : Sylvie Uderzo et son mari, Bernard de Choisy. Respectivement éditrice et publicitaire, ils sont accusés de travailler peu, mais de coûter beaucoup.

Son père l'exhorte à se mettre au travail, en vain. Sylvie Uderzo et son époux sont finalement licenciés et la vente des éditions Albert-René est finalisée en décembre 2008. Au passage, la fille du dessinateur, qui possède 40% des actions du groupe, touche 13 millions d'euros lorsque Hachette devient actionnaire à 100% des éditions Albert-René.

Une plainte pour abus de faiblesse

C'est peu dire que Sylvie Uderzo et son mari ont mal digéré leur mise à l'écart. En 2011, elle dépose une plainte contre X pour abus de faiblesse. Car selon elle, après Le ciel lui tombe sur la tête, publié en 2005, Albert Uderzo ne voulait pas que les aventures d'Astérix fassent l'objet d'une suite. "C'est bien lui qui m'avait fait promettre (…) jusqu'à il y a cinq ans : 'Après moi, tu pourras faire ce que tu veux, sauf de nouveaux albums'", affirme-t-elle en 2012. Elle accuse donc l'entourage du dessinateur, âgé de 81 ans lors de la cession des éditions Albert-René à Hachette, de lui avoir forcé la main.

La police se saisit de l'affaire. La brigade de répression de la délinquance contre la personne interroge à cinq reprises le dessinateur. Mais Albert Uderzo nie, à chaque fois, avoir été influencé. Sa fille maintient ses accusations, comme elle l'explique à RTL : "Il s'avère qu'il y a des preuves dans cette enquête. Je suis partagée entre le désir profond de retrouver mes parents et mes enfants qui attendent de moi que les choses s'arrangent."

Le comptable d'Albert Uderzo accusé de faux témoignage

Les enquêteurs ont également interrogé un homme particulièrement bien placé pour connaître la nature des transactions financières d'Albert Uderzo : son expert-comptable. Son témoignage, que s'est procuré L'Expressrévèle notamment qu'en 2008, le dessinateur a changé d'avis et accepté l'idée d'une suite des aventures d'Astérix.

Sylvie Uderzo continue de nier en bloc. Elle a même déposé une plainte contre l'homme pour faux témoignage début octobre – deux semaines avant la sortie de Astérix chez les Pictes, premier album que son père n'a pas dessiné. Sur son blog, elle l'a d'ailleurs surnommé "l'album Canada Dry", qualifiant la BD "d'herbier" réalisé "en collectant des morceaux d'avant pour tenter de faire du neuf". Le banquet n'est pas pour tout de suite.

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