Lollapalooza 2023 : Rosalía, Lil Nas X, Kygo... une deuxième journée éclectique remplie d'émotions
Sous le soleil de Paris, les festivaliers sont venus en nombre pour applaudir leurs artistes préférés lors de la deuxième journée de la 5e édition du Lollapalooza, ce samedi soir. Ce festival itinérant, qui se déroule chaque année à Chicago depuis une vingtaine d'années, s'est exporté dans le monde entier dont Paris depuis 2017. Il rassemble toutes les cultures et tous les styles. Une fois de plus, il y en avait pour tous les goûts : rock, pop, flamenco, rap, électro.
Dans une ambiance chaleureuse et bon enfant, l'Hippodrome de Longchamp s'est transformé en désert américain, malgré les tours de La Défense en arrière-plan. Verres remplis, paillettes sur les yeux, baskets ou bottes aux pieds, les festivaliers avaient tout pour passer une bonne journée (et soirée). Les artistes - Doya, Only The Poets, Kaleo, Lil Nas X, Rosalía, Kygo - étaient à la hauteur de toutes les espérances, entre émotions et grande énergie. Reportage.
Doya : le flamenco fraternel
16 heures, le Lollapalooza est à l'heure espagnole avec Doya, le groupe de deux sœurs nées en France mais originaires de la péninsule ibérique. Dès leur plus jeune âge, Marina et Mélissa sont baignées dans le flamenco. Elles apprennent alors à jouer du violon, du saxophone, des percussions et se forment au conservatoire. Passant une majeure partie de leur temps en Andalousie, elles s'orientent comme une évidence vers le flamenco et apprennent le chant, la guitare et le cajón, caisse de résonance traditionnelle péruvienne. En 2018, elles créent leur duo qui mélange la musique traditionnelle du flamenco, la pop, l'électro et les sonorités latino.
Sur la petite scène de l'Alternative Stage, les deux sœurs ont chanté leur amour pour l'Espagne. Pour les aficionados du premier jour, le moment était magique : "on a les deux pays dans le cœur [l'Espagne et la France], on n'a pas su choisir, donc on a fait une chanson en espagnol et en français sur l'amour" : c'est de cette manière que les deux sœurs ont introduit leur titre qui apparaîtra sûrement sur leur premier EP très prochainement. Leur premier single No Anda Sola, sorti il y a quelques mois, était d'ailleurs le dernier morceau avant les au revoir.
Only The Poets : le rock anglais qui fait chavirer les cœurs
17h15. Sur la même scène, c'est un autre univers : celui du groupe anglais Only The Poets. Le ton était déjà donné lors des balances quelques minutes avant le début du concert, les fans du premier rang criaient le nom de Tommy, Jarred, Marcus ou encore Andy. Le quatuor indie-rock, basé entre Reading et Londres, a transformé, pendant 45 minutes, le public principalement féminin en une foule en délire qui chantait par cœur les paroles de chaque titre.
La pop rock ravageuse et l'énergie folle des quatre artistes ont séduit ses fans et les curieux venus découvrir le groupe. Tommy, le chanteur, avait dégainé ses plus belles lunettes noires face au soleil parisien. Mais après quelques morceaux et quelques gouttes de sueur, il a décidé de les enlever pour le plus grand plaisir de ses admirateurs qui, pour la plupart, se ruaient sur leur smartphone pour filmer le concert. Le moment marquant : lorsque le groupe a demandé au public de s'asseoir pendant la chanson Jump et que la foule s'est mise tout à coup à sauter. Ce beau moment a beaucoup ému le groupe : "Vous êtes incroyables". Le quatuor anglais qui a fait les premières parties de Louis Tomlinson, un ancien du groupe des One Direction, reviendra en France, à coup sûr.
Kaleo : le folk islandais envoûtant
17H45. Les festivaliers étaient de plus en plus nombreux à s'entasser autour des deux grandes scènes principales pour être prêts à suivre les prochains concerts de l'américain Lil Nas X ou l'espagnole Rosalía. Mais avant c'était l'heure de Kaleo, groupe de folk/rock islandais, né en 2012. Ce n'est pas la première fois que ses cinq membres se produisaient au Lollapalloza, ils étaient venus lors de l'édition 2018.
Habillé comme un cow-boy du Far West américain avec son chapeau, son tee-shirt rayé, son jean déchiré et ses bottines, le chanteur Jökull Júlíusson a envoûté les milliers de spectateurs qui balançaient leurs corps au rythme de la musique. Lorsque la chanson Way Down We Go, qui cumule plus de 500 millions de vues sur Youtube, a résonné dans l'enceinte de l'Hippodrome de Longchamp, le public s'est mis à chanter à tue-tête et s'est laissé emporter par la mélodie. Un moment hors du temps et une performance captivante.
Lil Nas X : le rap américain spectaculaire
20H30. Pour la dernière date de sa tournée européenne, le rappeur américain Lil Nas X a impressionné le public français avec une scénographique époustouflante, de sublimes costumes et décors et une ambiance digne des plus grands shows américains.
À seulement 24 ans, il a offert une prestation pleine d'énergie qui a enchanté ses fans qui l'attendaient depuis de nombreuses heures devant la scène. Le rappeur en fourrure et en armure de gladiateur, entouré de ses danseurs, a enchaîné ses plus gros tubes comme Old Town Road dans un décor de Far West et son manifeste queer Montero. Dans une deuxième partie, il s’est paré de bleu et en introduction de sa chanson Industry Baby, le son mythique de Beat It de Michael Jackson a retenti. Un vrai show qu'il ne fallait pas rater !
Rosalía : la pop latino sensuelle
21h30. Rosalía, le phénomène espagnol a fait monter la température lors de son apparition remarquée sur la grande scène avec une tenue et un casque de moto noirs. L'énergie qu'elle dégageait avec ses danseurs était impressionnante et a donné le ton pour la soirée. Sa sensualité et ses jeux de regards avec la caméra ont affolé ses fans. Très proche de son public lors de son show, l'artiste de 30 ans a créé une ambiance explosive. Elle a complètement enflammé la scène avec ses chorégraphies inspirées du flamenco et ses plus grands titres : La Fama, Despecha, Con Altura, Malamente, LLYLM.
Avant une session au piano, la chanteuse s'est confiée dans un français hésitant mais presque parfait : "Merci d'avoir réalisé mon rêve, merci la France. Vous avez toujours reçu ma musique avec tellement d'amour. Vous avez toujours eu une place dans votre cœur pour ma musique. Je suis la plus heureuse du monde de vous avoir". Une confidence qui fait sens car ce concert marquait la fin de sa tournée mondiale Motomami. Suite à cette séquence, Rosalía, émue aux larmes, a eu du mal à reprendre ses esprits et à chanter. Mais elle a vite offert une dernière fois au public sa magnifique puissance vocale. La chanteuse espagnole fait définitivement de l'ombre aux plus grandes stars telles que Beyoncé et Rihanna. La "Queen R" n'a pas fini de nous surprendre.
Kygo : l'électro qui fait le show
22h45. Le DJ norvégien a électrisé le public avec un final grandiose. L'électro de Kygo était parfait pour terminer cette deuxième journée de festival. L'Hippodrome de Longchamp s'est transformé en discothèque géante avec ses jeux de lumières.
Entre les remix des plus grands DJ comme Daft Punk et Avicii et ses propres tubes comme Stargizing et son duo avec Selena Gomez It Ain't Me, Kygo a enflammé (au sens propre comme figuré) la scène lors de son set. Il a même invité la chanteuse Zoe Wees pour interpréter leur titre Love Me Now. Une fin en apothéose avec de magnifiques feux d’artifice. Rendez-vous ce dimanche soir pour le bouquet final de la 5e édition du Lollapalooza...
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