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Covid-19 : seulement "la moitié des billets" vendus à 15 jours des Vieilles Charrues, le pass sanitaire "pose question", selon le directeur du festival

À 15 jours de l'ouverture du festival, Jérôme Tréhorel s'inquiète d'un manque de réservation de billets à cause notamment du pass sanitaire. Pour lui, "il y a besoin de pédagogie" auprès du grand public.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Lors du festival des Vieilles Charrues en 2019. (HUGO MARIE / EPA)

"Contrairement aux années passées, on n'est pas encore complet" à 15 jours de l'ouverture des Vieilles Charrues. "On a vendu à peu près la moitié des billets", a indiqué jeudi 24 juin sur franceinfo Jérôme Tréhorel, directeur du festival qui a lieu à Carhaix (Finistère) du 8 au 18 juillet. Selon lui, c'est "l'arrivée de ce pass sanitaire" qui "pose question". "Il y a besoin de pédagogie" auprès du grand public.

franceinfo : Vous ne faites pas le plein ?

Jérôme Tréhorel : À quinze petits jours de l'ouverture du festival, contrairement aux années passées, on n'est pas encore complet. On a vendu à peu près la moitié des billets. On sent qu'il y a beaucoup de questions encore de la part des publics, des futurs festivaliers. On a tellement été habitué à l'hiver dernier au "stop and go" que là, comme par miracle, on a le droit d'ouvrir, de jouer. On est même debout sans masque. Cela paraît un peu irréel. On voit que le public a besoin de certitudes et de garanties. L'arrivée de ce pass sanitaire qui nous ouvre le champ des possibles pour revivre les festivals comme avant pose question. Il y a besoin de pédagogie. On le pense avec beaucoup d'autres organisateurs. Ce n'est pas une contrainte, cela doit être pris vraiment comme un sésame.

Vous avez vendu combien de places exactement ?

On est à peu près à 2 000 à 2 500 par soir sur les 4 000 à 5 000 places qu'on a mises à la vente. Je pense qu'il y a vraiment besoin d'une communication nationale, au même titre qu'il y a eu la communication dans les medias sur les gestes barrières. C'est important d'expliquer. Il n'y a pas une bonne compréhension de ce qu'est le pass sanitaire. Il y a beaucoup de confusion. Ce sont des choses qui font peur aussi, qui peuvent être aussi rédhibitoires. Beaucoup de gens n'ont pas fait de tests nasaux dans les milieux ruraux notamment. Donc, il faut expliquer cela. On va annoncer la semaine prochaine des campagnes de tests possibles dans des laboratoires sur toute la Bretagne avec des tests salivaires.

Vous allez prendre en charge ces tests vous-même ?

On le fera en dépannage. C'est surtout inciter les gens avant de venir sur le festival à se faire tester dans leur pharmacie ou les laboratoires proches de chez eux. C'est là-dessus qu'on est en train de travailler avec l'ARS, la préfecture et les laboratoires pour adapter et dimensionner les choses. A Carhaix, une ville de 5 000 habitants, il y a deux ou trois pharmacies. Il y a un laboratoire qui a des horaires d'ouverture pour les tests uniquement le midi. Il faut recalibrer tout cela, redimensionner pour accueillir 5 000 personnes par jour y compris les week-ends et jours fériés.

Comment expliquez-vous que ce pass sanitaire soit vu comme une contrainte ?

Il y a aussi l'incompréhension, la confusion. Quand les parcs d'attractions, tant mieux pour eux, n'ont pas de pass sanitaire et que nous, on est contraints, le public ne comprend pas. Pourquoi sur tel évènement et pourquoi pas sur d'autres. Il faut cette pédagogie. Il faut cette communication au niveau national de la part de la ministre et pourquoi pas du président pour être incitatif pour ce pass sanitaire qui nous ouvre le champ des possibles.

Vous réclamez sa suppression pour votre festival ?

Il faut le lever si la situation sanitaire le permet, si c'est rassurant. Le but du jeu, bien évidemment, c'est de ne pas faire de clusters. C'est que les gens arrivent en pleine santé et repartent en pleine santé. Mais il faut que la règle soit la même pour tout le monde. Et peut-être que la situation sanitaire permettra effectivement de lever ce pass-sanitaire à un moment dans l'été. Maintenant, aujourd'hui, c'est la règle. Cette règle-là nous permet d'être debout sans masque, donc revivre le festival comme avant. Il faut trouver les bons compromis et travailler pour être incitatif et rassurant auprès de nos publics.

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