Venise: projection du premier long-métrage entièrement tourné en Arabie Saoudite
"C'est très émouvant pour moi", a confié à l'AFP la jeune femme de 38 ans, diplômée de l'université américaine du Caire et de l'université de Sydney, après que le public de la projection lui eut fait une ovation debout.
"Il faut affronter beaucoup de défis pour faire des films en Arabie Saoudite. Nous n'avons pas de cinémas, c'est donc un risque commercial et le financement a été difficile. C'était un grand défi de convaincre que nous pouvions faire un film en Arabie Saoudite", a-t-elle raconté.
"Les films n'existent pas en Arabie Saoudite. Montrer des films est illégal donc nous n'avons pas la culture du tournage de films. Je n'ai jamais pu aller sur un tournage, c'était très difficile", a-t-elle expliqué.
Son film, présenté hors compétition dans la section parallèle Horizons, raconte le parcours de Wajda, une fillette de dix ans qui veut à tout prix pouvoir s'acheter un vélo avant son copain de jeu Abdullah et met au point des stratagèmes pour obtenir l'argent nécessaire.
Pendant le tournage, "je devais communiquer par talkie-walkie avec les acteurs car je ne pouvais être physiquement au même endroit qu'eux (...) Dans certains quartiers, les gens venaient nous demander de partir, dans d'autres ils venaient nous prendre en photo", a-t-elle déclaré.
"L'Arabie Saoudite change beaucoup, elle est en train de s'ouvrir. Le fait que nous ayons tourné un film avec autorisation en dit beaucoup sur le pays", s'est-elle réjouie. "Nous avions des femmes aux Jeux olympiques, la situation change", a-t-elle ajouté.
"La société est encore très conservatrice, tribale, très religieuse (...) cela prend du temps de couper avec la tradition", a-t-elle toutefois nuancé.
"Je crois que les femmes doivent se serrer les coudes dans une société comme celle-là, et combattre ensemble (...) Beaucoup de femmes veulent le changement", a-t-elle ajouté.
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