Streaming : en 2022, Netflix, Disney+ et Prime Video ont versé 345 millions d'euros pour la création française

Depuis l'été 2021, les plateformes de streaming étrangères doivent contribuer au financement de la création française au même titre que les groupes de télévision traditionnels. Elles sont tenues de verser entre 20% à 25% de leur chiffre d'affaires en France.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
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Illustration des plateformes de streaming pour vidéos et films. Netflix, Disney + plus et Amazon Prime Video. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS)

Netflix, Disney+ et la plateforme d'Amazon Prime Video ont contribué à hauteur de 345 millions d'euros à la production audiovisuelle et cinématographique française en 2022, en vertu des obligations de financement qui leur sont applicables depuis deux ans, selon un bilan dévoilé par l'Arcom mardi 19 décembre.

Depuis la parution d'un décret en ce sens en juillet 2021, transposant une directive européenne, les services étrangers de vidéo sur abonnement sont soumis aux mêmes règles de contribution au financement de la création française que les groupes de télévision traditionnels (TF1, France Télévisions, Canal+, etc.) établis dans l'Hexagone.

Netflix, plus grand contributeur

Concrètement, ils doivent consacrer 20% à 25% de leur chiffre d'affaires en France au financement de la production d'œuvres audiovisuelles (séries, fictions, spectacle vivant, théâtre, etc.) et cinématographiques, pour un total évalué au moment de la réforme entre 250 et 300 millions d'euros par an.

En 2022, première année pleine d'application de ces obligations, la contribution des trois plateformes Prime Video, Disney+ et Netflix a ainsi atteint 345 millions d'euros, après 186 millions d'euros en 2021, relève l'Arcom, chargé de faire respecter ces règles. Le régulateur de l'audiovisuel ne précise pas la part versée par chacune des plateformes en raison du secret des affaires, mais confirme que Netflix est le plus gros contributeur.

"Bilan positif et dynamique"

Au total, les dépenses retenues au titre des obligations en production audiovisuelle et cinématographique s'élèvent à près de 1,6 milliard d'euros en 2022 (contre 1,4 milliard en 2021), un montant financé à près de 80% par les chaînes de télévision traditionnelles. "D'où la très grande vigilance apportée par l'Arcom à la pérennité du modèle économique de ces groupes traditionnels, qu'ils soient publics, privés, gratuits, payants", a souligné mardi lors d'un point presse Antoine Boilley, membre du collège de l'Arcom. "Il en va de toute la dynamique du financement de notre industrie de programmes", a-t-il ajouté, vantant par ailleurs un "bilan positif et dynamique".

Dans le détail, près de 1,2 milliard d'euros ont été versés à la production télé - dont la contribution des plateformes représente désormais le quart - et 415 millions à la production cinématographique, financée à 86% par les éditeurs de télévision traditionnels. Pour l'exercice 2023, une nouvelle plateforme étrangère, Crunchyroll (rachetée par Sony en 2021) et Apple TV+, sera soumise à ces obligations de financement, a par ailleurs annoncé Antoine Boilley.

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