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Affaire Roman Polanski : quelles sont les accusations portées contre le réalisateur depuis 1977 ?

Le cinéaste est poursuivi depuis 1977 aux Etats-Unis pour le viol de Samantha Gailey, une adolescente de 13 ans. Ces dernières années se sont ajoutés les témoignages, parfois anonymes, de onze autres femmes. La Française Valentine Monnier est la dernière en date.

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Roman Polanski lors du 45e festival du cinĂ©ma amĂ©ricain Ă  Deauville (Calvados), le 7 septembre 2019.  (LOIC VENANCE / AFP)

"Polanski n'est la victime que de lui-mĂŞme et je n'ai plus le choix", Ă©crit-elle. Dans un texte publiĂ© par Le Parisien vendredi 8 novembre, Valentine Monnier, une photographe française, accuse le rĂ©alisateur Roman Polanski de l'avoir violĂ©e en 1975, alors qu'elle Ă©tait âgĂ©e de 18 ans. Elle explique sa dĂ©cision de parler, plus de quarante ans après les faits, par l'affaire Weinstein mais aussi par la sortie le 13 novembre de J'accuse, le dernier film du cinĂ©aste, qui prend pour sujet l'affaire Dreyfus. "Depuis de nombreuses annĂ©es, je me tiens au silence. (...) J'accuse aura marquĂ© ma limite", Ă©crit Valentine Monnier.

Depuis, plusieurs acteurs Ă  l'affiche du film ont annulĂ© leur venue dans diffĂ©rents mĂ©dias. Ce nouveau tĂ©moignage a relancĂ© le dĂ©bat sur la place de Roman Polanski dans le milieu du cinĂ©ma, au regard des accusations dont il fait l'objet. Si les poursuites toujours en cours dans l'affaire Samantha Gailey, qui l'ont poussĂ© Ă  fuir la justice des Etats-Unis, ont Ă©tĂ© très mĂ©diatisĂ©es, le rĂ©alisateur a Ă©tĂ© accusĂ© publiquement de viol ou d'agression sexuelle Ă  onze autres reprises, dont six fois par des femmes tĂ©moignant en leur nom propre, mĂŞme si aucun de ces autres cas n'a donnĂ© lieu Ă  des poursuites. Franceinfo revient sur ces tĂ©moignages.

Samantha Gailey, mars 1977

Le 11 mars 1977, Roman Polanski, alors âgĂ© de 43 ans, est arrĂŞtĂ© Ă  Los Angeles. Il est accusĂ© d'avoir droguĂ© et violĂ©, la veille, une adolescente de 13 ans, Samantha Gailey, lors d'un reportage photo dans la villa de l'acteur Jack Nicholson Ă  Hollywood. 

Devant un grand jury, dans les jours qui suivent, elle affirme qu'il lui a fait prendre un sédatif avant d'avoir des rapports sexuels avec elle. "Il ne voulait pas me faire de mal (...), mais il ne comprenait pas que j'étais trop jeune. Il ne voyait pas que j'avais peur", avait-elle affirmé.

"J'ai Ă©tĂ© prise en photo par Roman Polanski et il m'a violĂ©e", tĂ©moignera dans un livre publiĂ© en 2013 Samantha Gailey, devenue Samantha Geimer après s'ĂŞtre mariĂ©e. En 1984, dans ses MĂ©moires, le rĂ©alisateur reconnaĂ®t une relation sexuelle, mais affirme qu'elle Ă©tait consentie.

InculpĂ© le 24 mars 1977 notamment pour viol, il plaide non coupable. Mais en aoĂ»t 1977, pour Ă©viter un procès public, il change de stratĂ©gie et plaide coupable pour "dĂ©tournement de mineure". En Ă©change, le juge abandonne les poursuites pour "viol avec fourniture et consommation de drogue". Roman Polanski est nĂ©anmoins condamnĂ© Ă  trois mois de prison, puis est libĂ©rĂ© pour conduite exemplaire au bout de 42 jours.

Mais la veille de l'audience pour homologuer l'accord, le juge fait volte-face, affirme le camp Polanski : estimant la sentence insuffisante, il aurait dĂ©clarĂ© que le cinĂ©aste devrait passer jusqu'Ă  cinquante annĂ©es derrière les barreaux. Roman Polanski ne se prĂ©sente pas Ă  l'audience et s'envole alors pour Paris, le 31 janvier 1978. La justice amĂ©ricaine dĂ©livre alors un mandat d'arrĂŞt international. 

En 1988, Samantha Gailey porte plainte au civil contre Roman Polanski. Des poursuites auxquelles le rĂ©alisateur a mis fin en 1993 par un accord avec la plaignante prĂ©voyant qu'il lui verse 500 000 dollars, rĂ©vèlent les mĂ©dias amĂ©ricains en 2009.

Depuis, Roman Polanski a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© Ă  plusieurs reprises Ă  l'Ă©tranger, en raison du mandat d'arrĂŞt Ă©mis par les Etats-Unis. En 2009, il est interpellĂ© Ă  Zurich (Suisse) et passe deux mois en prison, avant d'ĂŞtre assignĂ© Ă  rĂ©sidence pendant huit mois dans son chalet Ă  Gstaad. Mais en juillet 2010, la Suisse rejette finalement la demande d'extradition. En 2014, le Franco-Polonais est arrĂŞtĂ© Ă  Varsovie, mais n'est pas extradĂ©. Il n'a jamais Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© en France, le pays n'extradant pas ses ressortissants vers les Etats-Unis.

Samantha Geimer, née Gailey, lors d'une audience portant sur sa demande de cesser les poursuites contre Roman Polanski, devant un tribunal de Los Angeles (Californie, Etats-Unis), le 9 juin 2017. (PAUL BUCK / AP / SIPA)

Samantha Gailey a "pardonnĂ©" publiquement au rĂ©alisateur Ă  plusieurs reprises depuis 2003 – tout en rĂ©affirmant qu'il est coupable â€“, exprimant le souhait qu'il puisse retourner aux Etats-Unis. La justice amĂ©ricaine a refusĂ© plusieurs demandes de clore l'affaire, aussi bien de la part de l'accusĂ© que de sa victime, le plus rĂ©cemment en 2017. Roman Polanski ayant reconnu sa culpabilitĂ© pour dĂ©tournement de mineur, le dĂ©lai de prescription ne s'applique pas dans cette affaire, comme l'expliquait en 2009 une analyste judiciaire de la chaĂ®ne amĂ©ricaine CBS.

Charlotte Lewis, mai 2010

En mai 2010, pour la première fois, une autre femme accuse Roman Polanski. L'actrice britannique Charlotte Lewis affirme que le rĂ©alisateur l'a violĂ©e lors d'un casting organisĂ© chez lui Ă  Paris en 1983. "M. Polanski savait que je n'avais que 16 ans quand il m'a rencontrĂ©e et m'a forcĂ©e", dĂ©clare-t-elle lors d'une confĂ©rence de presse. Elle est la seule femme Ă  l'accuser de faits qui se sont dĂ©roulĂ©s après son arrestation dans l'affaire Samantha Gailey.

La victime dĂ©clarĂ©e ne porte pas plainte, mais livre son tĂ©moignage Ă  la police de Los Angeles. Elle assure Ă©galement s'ĂŞtre confiĂ©e Ă  un ami, peu après les faits, et que ce dernier confirme son rĂ©cit dans une attestation transmise Ă  la police. Son avocate explique alors que cette prise de parole a pour but de montrer Ă  la justice amĂ©ricaine que les actes dont l'accuse Samantha Gailey ne sont pas isolĂ©s.

L'actrice britannique Charlotte Lewis lors d'une conférence de presse à Los Angeles, le 14 mai 2010, au sujet de ses accusations contre Roman Polanski. (REED SAXON / AP / SIPA)

Peu après sa confĂ©rence de presse, une interview accordĂ©e par Charlotte Lewis au tabloĂŻd britannique News of the World, en 1999, ressurgit. "Je voulais ĂŞtre son amante, confie-t-elle au journal. Il m'avait dĂ©jĂ  castĂ©e pour son film Pirates [tournĂ© en 1984 et dans lequel elle apparaĂ®t], donc ce n'est pas comme si c'Ă©tait un de ces castings oĂą vous devez coucher avec quelqu'un pour avoir le rĂ´le. J'avais probablement plus envie de lui qu'il n'avait envie de moi." Des propos que Charlotte Lewis nie avoir tenus : "Beaucoup des dĂ©clarations citĂ©es par l'article de News of the World sont fausses", dĂ©clare-t-elle. Un des avocats de Roman Polanski dĂ©nonce alors un "chantage"

"Robin", août 2017

Une troisième victime témoigne publiquement en août 2017. S'identifiant sous le nom de "Robin", mais apparaissant à visage découvert lors d'une conférence de presse à Los Angeles, elle dit avoir été agressée sexuellement (elle emploie le terme "sexually victimized", qui n'a pas de traduction exacte en français), sans dévoiler davantage de détails. Les faits se seraient déroulés en Californie en 1973, alors qu'elle avait 16 ans.

L'avocate Gloria Allred (Ă  gauche) et une femme se prĂ©sentant sous le prĂ©nom "Robin" (Ă  droite) brandissent une photo d'elle Ă  16 ans, l'âge auquel elle affirme avoir Ă©tĂ© agressĂ©e sexuellement par Roman Polanski, lors d'une confĂ©rence de presse Ă  Los Angeles, le 15 aoĂ»t 2017. (FREDERIC J. BROWN / AFP)

Elle confie s'ĂŞtre seulement confiĂ©e Ă  un ami, le lendemain, et explique ne pas avoir pris la parole publiquement ni portĂ© plainte parce qu'elle "ne voulai[t] pas que [s]on père fasse quelque chose qui puisse l'envoyer en prison pour le reste de sa vie." "Robin" n'a pas portĂ© plainte en 2017, les faits Ă©tant prescrits, mais s'est proposĂ©e de tĂ©moigner lors d'un Ă©ventuel procès de l'affaire Samantha Gailey.

Renate Langer, septembre 2017

En septembre 2017, Renate Langer, une ancienne actrice et mannequin allemande, fait une déposition auprès de la police suisse. Elle affirme avoir été violée par Roman Polanski en 1972 à Gstaad (Suisse), une station de ski où le réalisateur possède toujours un chalet, puis à Rome.

Livrant son rĂ©cit au New York Times (article en anglais), Renate Langer, qui Ă©tait alors mannequin, explique s'ĂŞtre rendue en Suisse car le rĂ©alisateur envisageait de lui offrir un rĂ´le. Elle affirme avoir Ă©tĂ© violĂ©e une première fois dans une chambre Ă  son domicile de Gstaad, et raconte "avoir Ă©tĂ© incapable de se dĂ©fendre contre lui malgrĂ© ses tentatives". Selon elle, Roman Polanski s'est excusĂ© auprès d'elle un mois plus tard, lui offrant un rĂ´le dans son film Quoi ?, qu'elle dit avoir acceptĂ© "après qu'il a indiquĂ© qu'il la traiterait de façon professionnelle". Mais elle explique avoir Ă©tĂ© violĂ©e une seconde fois lors du tournage, Ă  Rome, "malgrĂ© ses tentatives de se dĂ©fendre en lui jetant une bouteille de vin et un flacon de parfum".

Renate Langer, alors âgée de 21 ans, sur le tournage du film "Les Désirs de Melody in Love", en 1978. (MAXPPP)

Elle prĂ©cise ne pas avoir tĂ©moignĂ© plus tĂ´t pour ne pas choquer ses parents : "Ma mère aurait fait une crise cardiaque." En novembre 2017, la justice suisse a dĂ©clarĂ© les faits prescrits, en vertu de la loi en vigueur Ă  l'Ă©poque des faits, qui fixait le dĂ©lai de prescription Ă  quinze ans.

Marianne Barnard, octobre 2017

Quelques jours plus tard, en octobre 2017, dans une interview au tabloĂŻd britannique The Sun (article en anglais) une artiste amĂ©ricaine, Marianne Barnard, accuse le rĂ©alisateur de l'avoir "agressĂ©e sexuellement" en 1975, alors qu'elle avait 10 ans. Mannequin dans son enfance, elle raconte avoir Ă©tĂ© conduite par sa mère sur une plage de Malibu, en Californie, pour ĂŞtre prise en photo par le rĂ©alisateur. 

"Il a voulu que je retire mon bas de bikini – j'ai commencĂ© Ă  me sentir très mal Ă  l'aise, dĂ©crit Marianne Barnard. Puis, Ă  un moment, j'ai rĂ©alisĂ© que ma mère Ă©tait partie. Je ne sais pas oĂą elle est allĂ©e. (...) Puis il m'a agressĂ©e sexuellement", affirme l'artiste.

Marianne Barnard, qui dit avoir Ă©tĂ© encouragĂ©e Ă  prendre la parole par l'affaire Weinstein, affirme au Sun avoir fait une dĂ©position auprès de la police de Los Angeles. Un avocat de Roman Polanski, HervĂ© Temime, rĂ©agit dans un communiquĂ©. Il affirme que le rĂ©alisateur "conteste formellement les accusations de madame Barnard", et que toutes les accusations le visant, en dehors de l'affaire Samantha Gailey, sont "sans fondement".

Cinq femmes anonymes, par l'intermédiaire d'un militant israélien, novembre 2017

DĂ©but novembre 2017, un rĂ©alisateur et journaliste israĂ©lien qui se dĂ©crit comme "militant fĂ©ministe", Matan Uziel, met en ligne un site internet, imetpolanski.com ("J'ai rencontrĂ© Polanski.com"), destinĂ© Ă  recueillir les rĂ©cits d'autres victimes du cinĂ©aste. Il affirme, quelques jours plus tard, avoir recueilli cinq nouveaux tĂ©moignages, de femmes qui souhaitent rester anonymes, mais qui "nous ont Ă©crit sous leur nom", affirme-t-il alors Ă  L'Obs. Une seule accepte que son rĂ©cit soit publiĂ© in extenso. Une capture d'Ă©cran du texte attribuĂ© Ă  cette "Jane Doe #1" a Ă©tĂ© publiĂ©e par le tabloĂŻd britannique The Sun (article en anglais). Elle dit avoir Ă©tĂ© agressĂ©e sexuellement Ă  15 ans, en 1976, lors d'un dĂ®ner Ă  Gstaad (Suisse) en prĂ©sence de son père, mais aussi des acteurs Jack Nicholson et Anjelica Huston. "Je me souviens que Polanski (...) a mis sa main sur ma jambe", dĂ©crit le texte. "Puis, il a commencĂ© Ă  toucher mon sexe, et essayĂ© de le presser et le frotter avec sa main, tout ça sous la table et en face de mon père." La victime dĂ©clarĂ©e affirme que, parce qu'elle avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© agressĂ©e sexuellement par le passĂ©, elle "pensait que c'Ă©tait un comportement normal".

Matan Uziel affirme avoir recueilli quatre autres tĂ©moignages de faits qui se sont dĂ©roulĂ©s entre 1969 et 1976. Les victimes dĂ©clarĂ©es disent qu'elles Ă©taient alors âgĂ©es, respectivement, de 9, 10, 12 et 16 ans. "Nous avons vĂ©rifiĂ© qu'il s'agissait de personnes rĂ©elles, que c'Ă©tait crĂ©dible", affirme alors Matan Uziel Ă  L'Obs. "Mais elles veulent rester anonymes, ne souhaitent pour l'instant pas contacter la presse. Quant Ă  porter plainte, elles n'en sont pas du tout lĂ ." Il explique, selon l'hebdomadaire, que toutes ont Ă©voquĂ© des agressions sexuelles, sans davantage de dĂ©tails.

ContactĂ© par L'Obs, HervĂ© Temime, avocat de Roman Polanski, avait vivement rĂ©agi : "Un site qui lève des fonds, pour inciter Ă  la dĂ©lation, on dĂ©passe toutes les limites de l'acceptable !" Sur Twitter, Matan Uziel a en effet promis une rĂ©compense de 20 000 dollars Ă  quiconque fournirait un tĂ©moignage permettant d'incriminer le rĂ©alisateur, ce qu'il a confirmĂ© Ă  l'hebdomadaire. Un mois plus tard, en dĂ©cembre 2017, Roman Polanski a portĂ© plainte pour "diffamation" contre Matan Uziel. Une plainte finalement retirĂ©e quelques mois plus tard par le rĂ©alisateur, qui avait refusĂ© de rĂ©pondre Ă  une convocation de la justice israĂ©lienne dans cette affaire, rapporte le journal israĂ©lien Haaretz (en anglais).

Mallory Millett, novembre 2017

En novembre 2017, toujours, une autre femme tĂ©moigne dans le tabloĂŻd britannique The Sun, après, selon L'Obs, avoir contactĂ© le site imetpolanski.com. Mallory Millett, une actrice amĂ©ricaine ayant Ă©galement tournĂ© sous le nom Mallory Jones, affirme avoir Ă©tĂ© victime de deux tentatives de viol de la part du rĂ©alisateur en fĂ©vrier 1970, alors qu'elle avait 29 ans. InvitĂ©e par deux amis Ă  un dĂ®ner avec ce dernier, puis Ă  prendre le cafĂ© dans sa suite, elle finit par se trouver seule avec lui, alors qu'il a, selon ses amis, consommĂ© du LSD. "Quand j'ai essayĂ© de partir, il ne voulait pas me laisser faire et a tentĂ© de me violer avec beaucoup, beaucoup de force, affirme-t-elle. J'ai dĂ» me dĂ©gager de lui, passer la porte et fuir en courant dans le hall de l'hĂ´tel."

Elle dit avoir revu Roman Polanski car celui-ci souhaitait s'excuser, mais une nouvelle fois, elle affirme qu'il "a tentĂ© de [l]'enlacer et de [la] maintenir Ă  terre, et [elle] a dĂ» fuir pour la seconde fois". Près de cinquante ans plus tard, elle explique au Sun pourquoi elle n'a pas portĂ© plainte : "Je n'en ai jamais parlĂ© Ă  la police, parce que comment pouvais-je le prouver ? J'Ă©tais juste une jeune actrice inconnue et il Ă©tait un grand rĂ©alisateur."

Valentine Monnier, novembre 2019

Aucun nouveau tĂ©moignage au sujet de Roman Polanski n'avait Ă©tĂ© rendu public jusqu'au 8 novembre 2019, et celui d'une Française, Valentine Monnier, dĂ©voilĂ© par Le ParisienDepuis 2017, celle-ci avait livrĂ© son rĂ©cit dans des courriers Ă  la police de Los Angeles, ainsi qu'Ă  Brigitte Macron et aux ministres Franck Riester et Marlène Schiappa, cette dernière lui adressant une rĂ©ponse Ă©crite consultĂ©e par le quotidien. Dans un texte publiĂ© par le journal, Valentine Monnier explique avoir finalement dĂ©cidĂ© de parler publiquement en rĂ©action Ă  la sortie de J'accuse, le film de Roman Polanski sur l'affaire Dreyfus.

L'actrice Valentine Monnier dans le film "Elle voit des nains partout", sorti en 1982. (CHLOE - FOCH - SPHYNX / COLLECTION CHRISTOPHE L / AFP)

"En 1975, j'ai Ă©tĂ© violĂ©e par Roman Polanski, Ă©crit-elle. Ce fut d'une extrĂŞme violence, après une descente de ski, dans son chalet, Ă  Gstaad. Il me frappa, roua de coups jusqu'Ă  ma reddition, puis me viola en me faisant subir toutes les vicissitudes. Je venais d'avoir 18 ans et ma première relation seulement quelques mois auparavant. Je crus mourir." Elle explique au Parisien qu'elle avait Ă©tĂ© invitĂ©e en Suisse par une amie de l'Ă©poque, et dit avoir Ă©tĂ© violĂ©e par le rĂ©alisateur alors qu'elle se trouvait seule avec lui, après qu'il a tentĂ© de lui faire avaler un cachet.

Le Parisien explique avoir recueilli plusieurs tĂ©moignages qui corroborent la version de Valentine Monnier : ceux de quatre proches Ă  qui elle dit avoir racontĂ© les faits entre 1975 et 2001, ainsi que de deux amis de Roman Polanski qui l'avaient recueillie le soir des faits. Tous confirment le rĂ©cit de la victime dĂ©clarĂ©e, et s'engagent, explique le journal, Ă  tĂ©moigner "si l'accusation prenait une tournure judiciaire". Aucun n'a cependant Ă©tĂ© tĂ©moin direct du viol.

Valentine Monnier indique ne pas avoir déposé plainte pour ces faits, désormais prescrits. "Roman Polanski conteste fermement toute accusation de viol", a fait savoir son avocat Hervé Temime au Parisien.

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