"Les nouveaux chiens de garde" aboient doucement, mais sûrement
Depuis sa sortie en salles début janvier, ce documentaire à charge contre le système médiatique français a attiré plus de 200 000 spectateurs.
Les nouveaux chiens de garde, vous connaissez ? Depuis sa sortie en salles début janvier, ce film à charge contre le système médiatique français n'a pas beaucoup fait parler de lui. Pas de promotion à la télévision, distribution limitée aux salles indépendantes… Mais quinze semaines plus tard, le nombre d'entrées a dépassé toutes les espérances, en franchissant la barre des 200 000. Et le film est encore à l'affiche dans 55 salles en France.
Le documentaire de Yannick Kergoat et Gilles Balbastre, qui s'inspire du pamphlet éponyme publié en 1997 par Serge Halimi, actuel directeur du mensuel de la gauche altermondialiste Monde diplomatique, s'en prend aux liens d'argent et de pouvoir entre groupes industriels et médias, avec leurs conséquences sur la pluralité de la presse.
Principales cibles des réalisateurs : les éditorialistes, chroniqueurs, journalistes "stars" et autres experts dont la parole est recyclée à l'envi à la télévision, à la radio ou dans les journaux "de référence", qualifiés de "gardiens de l'ordre établi". Avec une charge particulière contre les habitués du dîner du Siècle, ce club qui réunit chaque mois politiques, industriels, journalistes, hauts fonctionnaires, économistes…
Le montage est énergique, le propos souvent implacable, parfois hilarant. Evidemment, le film n'a pas vraiment eu bonne presse. Sur les forums de spectateurs, c'est une autre histoire, même si certains soulignent, comme sur Allociné, une tendance à la caricature, à la subjectivité et au manque de rigueur. Trois griefs reprochés aux médias évoqués par les auteurs.
Les nouveaux chiens de garde a en tout cas réussi à trouver son public grâce au bouche-à-oreille. "Le film continue d'engranger près de 6 000 entrées par semaine quatre mois après sa sortie, c'est extraordinaire", s'enthousiasme auprès de l'AFP le distributeur du film, Epicentre.
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