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Réactions contradictoires, appel au boycott, défense de Polanski par Nadine Trintignant... La polémique autour de "J'accuse" prend de l'ampleur

Dans le monde politique, associatif et de la culture, la polémique s'est accrue à l'approche de la sortie du dernier film de Roman Polanski.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'équipe du film "J'accuse" autour de Roman Polanski (au centre) lors de l'avant-première sur les Champs-Elysées le 12 novembre 2019. (VSPRESS/SIPA /  )

Alors que Roman Polanski est visé par une nouvelle accusation de viol qui embarrasse le cinéma français, la sortie de son dernier film J'accuse fait l’objet d’un appel au boycott et de réactions contradictoires dans le monde politique et de la culture. Ces nouvelles réactions font suite à l’avant-première du film sur les Champs-Elysées mardi 12 novembre au soir, en présence de son réalisateur et de toute l’équipe du film.

Roman Polanski : "J'accuse", une sortie de film sous tension
Roman Polanski : "J'accuse", une sortie de film sous tension Roman Polanski : "J'accuse", une sortie de film sous tension (FRANCE 2)

#BoycottPolanski

La promotion du film, récompensé par le Grand prix du jury à Venise, a été perturbée, les acteurs Jean Dujardin et Emmanuelle Seigner ayant annulé des interviews, tandis que des émissions enregistrées avec Louis Garrel n'ont pas été diffusées ces derniers jours. Mardi soir le 12 novembre quelques dizaines de féministes ont bloqué une avant-première dans un cinéma parisien en scandant "Polanski violeur, cinémas coupables" et en brandissant des pancartes sur lesquelles était inscrit "Polanski persécute les femmes", appelant tous les cinémas à arrêter de projeter le film et les spectateurs à le boycotter.

Un hashtag #BoycottPolanski est apparu sur les réseaux sociaux, tandis que certains y détournaient mercredi les affiches du film, transformant notamment le "J'accuse" en "J'abuse" ou "J'acquitte".

La sénatrice socialiste Laurence Rossignol, ancienne ministre de la Famille, de l'Enfance et des Droits des femmes, a indiqué mercredi matin 13 novembre qu'elle "n'irait pas voir le film" et appelé tout le monde à en faire autant. "Je peux dire que c'est un film qu'il ne faut pas aller voir, parce qu'il ne faut pas offrir ça à Polanski. Il ne faut pas passer l'éponge en fait. Aller voir le film, c'est passer l'éponge", a-t-elle dit sur France 2.

Nadine Trintignant défend le film et Polanski

A l'inverse, la réalisatrice Nadine Trintignant a pris la défense de Roman Polanski sur BFMTV. "Je trouve très grave de l'embêter en ce moment, où il y a une remontée de l'antisémitisme en Europe", a-t-elle dit, affirmant qu'elle "aurait plutôt tendance à le croire lui qu'une femme qui a mis 44 ans à réfléchir pour le dénoncer". Elle renvoie ainsi aux accusations de la photographe française Valentine Monnier qui dit avoir été "rouée de coups" et violée par le réalisateur franco-polonais en 1975 à l'âge de dix-huit ans, en Suisse.

A l'avant-première mardi soir aux Champs-Elysées, en présence de l'équipe du film dont Roman Polanski, beaucoup d'invités ont dit "dissocier l'homme du réalisateur". "Je viens voir le travail de l'homme, du réalisateur; je ne sais pas si ce dont on l'accuse est vrai ou pas vrai", a affirmé à l'AFP l'une des spectatrices, estimant que les acteurs du film "n'ont rien fait pour qu'on pénalise leur travail".

L'ARP, qui réunit plus de 200 cinéastes dont Roman Polanski, réfléchit à d'éventuelles sanctions à l'encontre de ses membres mis en cause dans des affaires de violence sexuelle, une décision qui pourrait concerner le réalisateur.

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