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Le Festival de Cannes dénonce la condamnation du cinéaste iranien Saeed Roustaee pour son film "Leïla et ses frères"

Le régime iranien condamne le cinéaste de 34 ans à six mois de prison et cinq ans d'interdiction de travailler pour avoir son projeté son film "Leïla et ses frères" au Festival de Cannes de 2022. Ce dernier lui a apporté son soutien.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le réalisateur iranien Saeed Roustaee au Festival de Cannes, en mai 2022. (CLEMENS BILAN / MAXPPP)

La condamnation de Saeed Roustaee, 34 ans, et de son producteur Javad Norouzbeigui, qui s'accompagne d'une interdiction de travail de cinq ans, "constitue, une nouvelle fois, une grave atteinte à la liberté d'expression des artistes, cinéastes, producteurs et techniciens iraniens", a réagi le Festival dans une déclaration transmise à l'AFP.

"Le Festival est leur maison"

Publié dans le quotidien réformateur iranien Etemad mardi 15 août 2023, le communiqué du tribunal de Téhéran condamne le réalisateur Saeed Roustaee à six mois de prison pour la projection de son film Leïla et ses frères au Festival de Cannes en 2022. "Comme de nombreux professionnels à travers le monde, le Festival de Cannes exprime son soutien à toutes celles et tous ceux qui subissent violences et représailles dans la réalisation et la diffusion de leurs œuvres. Le Festival est leur maison. Il est et sera toujours à leurs côtés pour défendre la liberté de création et d'expression", ajoute-t-il.

Javad Norouzbeigui, producteur du long métrage, a écopé de la même peine. Les deux hommes ont été reconnus coupables de "contribuer à la propagande de l'opposition contre le système islamique" en Iran. 

Dans Leïla et ses frères, Saeed Roustaee dresse le portrait d'une famille pauvre au bord de l'implosion, dans un Iran plongé dans une profonde crise économique. Le film a été interdit dans le pays à sa sortie, l'année dernière. 

Plusieurs voix se sont élevées dans le monde du cinéma pour dénoncer cette condamnation, dont celle de la Société des réalisatrices et réalisateurs de films (SRF) ou celle du Festival du film de Biarritz, dont Saeed Roustaee vient de présider le jury de la première édition.

Interdiction d'entrer en contact avec le milieu du cinéma

Selon Etemad, le tribunal a toutefois jugé que Roustaee et Norouzbeigui ne purgeraient qu'un vingtième de la peine, soit environ neuf jours. Le reste de leur peine "sera suspendu pendant cinq ans". "Pendant la période de suspension, les accusés sont tenus de s'abstenir d'activités liées au crime commis et de ne pas communiquer avec des personnes actives dans le domaine du cinéma", a précisé Etemad. Le verdict peut faire l'objet d'un appel dans "les vingt jours suivant sa notification".

Saeed Roustaee, 34 ans, est notamment connu pour avoir réalisé La loi de Téhéran (sorti en France en 2021), un film policier sur le business de la drogue et sa répression par l'Etat iranien. Leïla et ses frères, son troisième long métrage, a reçu le prix du jury de la Fédération internationale de la presse cinématographique en mai 2022.

Saeed Roustaee n'est pas le premier cinéaste poursuivi par les mollahs. Le réalisateur de Taxi Téhéran (2015), Jafar Panahi, a été emprisonné pendant sept mois à la prison d’Evin, où il a entamé une grève de la faim. Il a finalement été libéré en février 2023, sous la pression de protestations internationales.

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