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"On ne pouvait pas rêver mieux, tant pis pour la montée des marches" : le dessinateur Aurel est sélectionné au Festival de Cannes 2020 pour "Josep"

Pas de Croisette cette année en raison du coronavirus, mais une sélection de 56 films qui profiteront du label "Cannes 2020" pour leur sortie en salles. 

Article rédigé par Manon Botticelli
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Image extraite du film "Josep", sélectionné à Cannes en 2020.  (Aurel)

Il ne montera pas les marches cette année mais a déjà apposé le logo "Festival de Cannes" sur l’affiche de son film. Le dessinateur de presse Aurel a réalisé Josep, un des 56 films retenus pour la sélection officielle du 73e Festival de Cannes. Outre Josep, trois autres films ont été sélectionnés en animation dont deux productions des mastodontes Ghibli (Goro Miyazaki, Aya to Majo) et Pixar (Pete Docter, Soul).

La compétition et les projections sur place à Cannes ont été annulées à cause de la pandémie de coronavirus. Mais l’équipe du Festival a tenu à livrer une sélection pour "aider le cinéma", affirme le délégué général Thierry Frémaux, alors que les salles françaises restent fermées depuis presque trois mois.

Le premier long-métrage d’Aurel (Aurélien Froment de son vrai nom) est un film sur la vie du dessinateur et homme politique Josep Bartolí. Il sortira en salles le 30 septembre prochain. Le réalisateur et auteur graphique nous raconte son Cannes pas comme les autres.

Le dessinateur Aurel, réalisateur et auteur graphique de "Josep".  (Céline Escolano)

Franceinfo Culture : Qu’est-ce que cela vous fait d’être sélectionné par le Festival de Cannes ?
Aurel : Je crois que je ne réalise pas encore totalement. C’est une consécration pour tout le travail fourni. Nous sommes partis de très loin. Je me rappelle d’une conversation que nous avons eu, il y a deux ans, avec notre producteur : nous nous sommes dit que nous allions peut-être laisser tomber. Nous n’arrivions pas à monter le projet, avec notamment des difficultés pour réunir le budget. C’est aujourd’hui une joie d’avoir tenu bon.

Que représente ce label "Cannes 2020" pour votre film ?
C’est un "plus" gigantesque au niveau de la production et de la distribution, pour que le film rencontre son public. C’est la meilleure reconnaissance que je pouvais espérer pour toute cette énergie et tout ce travail que j’ai engagés avec les équipes. Tout ce monde-là a énormément donné et est aujourd'hui récompensé. C’est aussi une belle validation pour ma vision artistique, sachant que Josep est un film dessiné. C’est un peu un objet cinématographique non identifié !

Image extraite du film "Josep", sélectionné à Cannes en 2020.  (Les Films d’Ici Méditerranée / Aurel)

Êtes-vous frustré par l’annulation de la compétition et du festival physique ?
Je ne suis pas sûr de bien porter le costume ! Mais forcément, le glamour et les paillettes de Cannes, la grande salle, le grand écran, la réaction du public… Tout cela fait rêver. Si j’ai appris une chose pendant ces années de fabrication d’un film, c’est qu’il faut prendre ce qu’il y a à prendre et avancer. C’est génial qu’il y ait une sélection, on ne pouvait pas rêver mieux. Tant pis s’il n’y a pas de montée des marches, ni de diffusion pour l’instant.

De quoi parle votre film, Josep ?
Il raconte l’histoire de Josep Bartolí, un dessinateur de presse catalan qui a combattu le franquisme pendant la guerre civile espagnole. Il est arrivé en France avec des centaines de milliers d’autres réfugiés en 1939 et a été enfermé dans les camps du Sud de la France. Il s’en est échappé et a ensuite eu une vie assez romanesque entre le Mexique et les Etats-Unis. Dans le film, on se concentre sur la partie de sa vie dans les camps français avec ce qu’il a produit comme dessins et témoignages.

Quelle est la différence entre un film dessiné et un film d’animation ?
Je présente Josep comme un film dessiné car il se base en grande partie sur des techniques de dessin non animé, où on n’est pas obligé de montrer toutes les étapes d’un mouvement en dessin pour qu’il soit compréhensible. Le film alterne entre l’époque contemporaine et des flash-back de la vie dans les camps. Pour cette dernière partie, je n’ai animé que le minimum. La mémoire d’un homme de 80 ans n’est pas forcément fluide, je l’imagine comme une série d’images, de réminiscences. Je voulais également mettre le spectateur dans la tête du dessinateur. Le trait est toujours vibrant. C’est un cinéma qui ne compte pas toujours sur le mouvement, l’hommage d’un dessinateur à un autre.

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