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"Un film primé à Annecy change une carrière" : cette année, le festival d’animation se fera en ligne, selon son directeur Mickaël Marin

Le festival international d’Annecy est un des grands rendez-vous du cinéma d'animation. Menacé par l'épidémie de coronavirus, il proposera finalement une édition 2020 entièrement numérique. 

Article rédigé par Manon Botticelli
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Mickaël Marin, directeur de Citia, la structure qui organise le festival international du film d'animation d'Annecy.  (Gilles Piel)

Hellfest, Les Vieilles Charrues, Avignon... Depuis quelques semaines, les festivals sont annulés un par un face à une épidémie de coronavirus dont on ne voit pas encore la fin. Le festival international du film d’animation d’Annecy, qui devait se tenir mi-juin dans la ville de Haute-Savoie, a également dû faire une croix sur son événement physique. Mais sa direction a annoncé maintenir, en version numérique, une partie de la programmation, la compétition officielle et le marché international du film d’animation (MIFA). Pour Mickaël Marin, directeur de Citia, la structure qui organise l'événement, ce festival en ligne est une manière de soutenir les acteurs de l'animation. 

Franceinfo Culture : Pourquoi avoir décidé de proposer le festival et le marché du film en ligne ?

Mickaël Marin : Il nous semble important d’accompagner les réalisateurs et réalisatrices qui ont travaillé sur leurs films pendant des années. Un film sélectionné et primé à Annecy change une carrière. Nous ne voulons pas d’une année sans palmarès, qui ferait perdre ce label à la cuvée 2020. 

Nous allons également proposer une version en ligne du marché car c'est notre rôle d’accompagner l'industrie du cinéma d’animation. Le MIFA regroupe l’ensemble des acteurs de la chaîne, des étudiants en animation aux nouvelles plateformes. C’est un rendez-vous important pour découvrir de nouveaux projets, boucler des financements ou trouver des acheteurs.

Affiche du festival 2020 d'Annecy en ligne.  (Citia)

Quelle forme va prendre la version numérique du marché ?

Tout n’a pas encore été défini. Mais nous allons utiliser notre vidéothèque, qui était déjà un complément du marché physique. Elle permettra aux acheteurs de visualiser les nouveautés. Les projets qui sont normalement "pitchés" pendant le festival seront également présentés sur cette plateforme. Nous sommes en train de travailler sur d'autres déclinaisons de contenu. 

Et le reste du festival ?

Notre première idée était de diffuser la sélection officielle et de maintenir la compétition. Nous avons annoncé, le 15 avril, la sélection de courts-métrages. Les longs-métrages et films en réalité virtuelle vont suivre. Nous travaillons également sur une déclinaison en ligne des "rencontres" qui composent le festival, comme les masterclass ou la présentation de films en cours de production. Les festivaliers auront probablement le choix entre deux niveaux d’accréditation : une formule qui leur permettra de visionner les films et les rencontres, une autre comprenant l'accès au marché, avec deux niveaux de tarification différents.

L’hommage à l’animation africaine est, quant à lui, reporté à 2021…

On ne peut pas tout faire en ligne. 2020 devait être une grosse édition puisque nous allions fêter les 60 ans du festival. Comme les Jeux Olympiques 2020 qui se feront finalement en 2021, nous fêterons les 60 ans du festival l'année prochaine. Le deuxième temps fort était l’hommage à l’animation africaine. Des délégations nombreuses devaient venir à Annecy. Et il est important que les talents soient présents, qu’ils puissent rencontrer d’autres artistes, des promoteurs et valoriser leur travail. Cela serait difficile en ligne. Nous avons préféré reporter cet hommage pour lui donner tout le relief qu’il mérite.

Allez-vous être indemnisés pour l’annulation du festival physique ?

Nous n’avons pas d’assurance "coronavirus", nous ne serons donc pas indemnisés. Il sera difficile de retrouver une bonne assise financière. Mais je ne pense pas que le prochain festival soit en péril. Heureusement pour nous, l'Etat et plusieurs collectivités territoriales figurent au sein de notre conseil d’administration. Elles seront au rendez-vous pour nous accompagner.

Nous avons aussi reçu des messages d’encouragement de professionnels du monde entier, qui ont rappelé leur attachement au festival d’Annecy et ont assuré qu’ils seront là en 2021. Aujourd’hui, j’ai le sentiment qu’Annecy n’a jamais été aussi fort, en dépit des circonstances. Nous ferons tout pour faire une belle édition, comme chaque année. Mais 2020 va modifier notre façon d’aborder l’événement, de travailler, avec la mise en place d'un filet de sécurité supplémentaire à l'avenir. 

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