Cinémas municipaux subventionnés : trop chers ou des lieux culturels indispensables ?
Les cinémas de quartier ou de village sont sur la sellette, car ils sont largement subventionnés et parce que les multiplex s'imposent un peu partout. Les élus invoquent la culture pour tous.
20h30, deux séances sont sur le point de commencer dans le cinéma municipal de Blanquefort en Gironde. Dans la commune près de Bordeaux, les spectateurs sont rares. "Deux personnes, c'est tout ce soir", se désole Stéphane Demota, projectionniste. Deux belles salles de 252 et 84 places quasi désertes ce soir-là. Un luxe pour ce couple : "Pour l'instant cela fait une séance privée, ça fait très VIP", plaisante la spectatrice. Les cinémas municipaux sont en perte de vitesse, concurrencés par les multiplex partout en France.
Des recettes qui s'effondrent
À Blanquefort, pour trouver les rares cinéphiles, il faut surtout se rendre aux séances de l'après-midi : beaucoup de retraités fidèles de l'endroit. "C'est beaucoup moins cher, car 10 places coûtent 48 euros", explique un retraité. Problème, depuis l'ouverture d'un multiplex à cinq kilomètres seulement et ses dix films en permanence à l'affiche, les recettes de la billetterie à Blanquefort se sont effondrées : -55% en quatre ans. Résultat, la mairie a dû augmenter ses subventions : 100 000 euros l'an dernier soit 0,4% de son budget. Une facture qui divise les habitants. La maire a choisi de rénover le cinéma pour faire revenir les spectateurs. Pas question de renoncer à ce lieu culturel pour Véronique Ferreira.
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