Cinéma : le succès en France des grandes comédies populaires
En réaction à la crise, les Français se tournent en grande partie vers les comédies. "Les Bodin’s en Thaïlande"ou "Les Tuche 4" remplissent les salles comme devrait le faire la suite de "Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu" qui arrive mercredi dans les salles obscures.
Depuis la réouverture des salles de cinéma - il y a un peu moins d'un an - plusieurs films français enregistrent de bons niveaux d'entrées, semblables à ceux d'avant l'épidémie de Covid-19. Et plus particulièrement ces derniers mois avec 2,4 millions de tickets vendus pour Les Tuche 4, 1,6 million pour Les Bodin's en Thaïlande, et près de 2 millions d'entrées pour Super-héros malgré lui de Philippe Lacheau. Le troisième volet de Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu sort mercredi 5 avril et devrait remplir à nouveau les salles.
À la sortie d'un multiplexe parisien, ils sont nombreux, en ce moment, à privilégier un genre bien précis de film : “Plutôt de la comédie, pour se détendre”, indique une cliente. Un bon moyen, de se changer les idées, quand le contexte n'est pas très réjouissant. “Ça permet de penser à autre chose, de se libérer l’esprit”, confie un spectateur. “Avec la conjoncture actuelle, la crise… ça fait toujours du bien de s’aérer la tête, surtout en période électorale”, rigole un autre.
Un besoin de se retrouver
Que ce soit pour Les Tuche ou Les Bodin's, il s’agit de franchises à succès, au rythme effréné et au casting XXL. Mais la réussite de ces films est aussi dû au besoin de se retrouver, ensemble dans les salles de cinéma. “Les gens sont pliés en deux de se voir rire entre eux, selon David Gauquiez, producteur de Super-héros malgré lui. Il y a tout un phénomène de contagion et d’entraînement dans une salle que l’on n'aura jamais chez soi."
"On peut se marrer ou être ému devant un film chez soi mais l’émotion du cinéma est irremplaçable comme celle que vous avez lors d'un concert."
David Gauquiez, producteur de "Super-héros malgré lui"à franceinfo
À l'inverse, les bons scores enregistrés par ces comédies illustrent aussi en creux la difficulté pour le cinéma dit d’auteur de se relever de la crise sanitaire. Ces films aux thématiques davantage sociales, qui privilégient le drame et les sujets souvent plus lourds peinent eux à reconquérir leur public. “La grande question qui est posée aujourd’hui par les professionnels de la distribution et de l’exploitation cinématographique est : 'à quoi ressemble notre public ?', explique Aurélie Pinto, sociologue spécialiste du cinéma.
"Depuis la réouverture des salles, on voit une surreprésentation du public qui se déplace pour voir des grosses sorties. Les films d’art et d’essai ont plutôt un public plus âgé, plus diplômé et aussi plus assidu et ce profil n’est pas revenu dans les cinémas, ce qui inquiètent beaucoup les salles indépendantes.”
Un décalage qui pourrait s'accentuer dans les prochaines semaines alors que la fréquentation des salles de cinéma montre toujours une baisse de 25% par rapport à son niveau d'avant crise sanitaire.
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