César 2024 : "Je continuerai, je ne lâcherai pas", prévient Judith Godrèche au lendemain de son discours
"J'attends de vraies mesures pour que les actrices, acteurs, techniciennes, techniciens, puissent travailler en sécurité." Au lendemain de sa prise de parole aux César, où elle a dénoncé le "niveau d'impunité, de déni et de privilège" du milieu du cinéma concernant les violences sexuelles, l'actrice Judith Godrèche appelle dans un entretien publié samedi 24 février dans Le Parisien à "agir" dès à présent.
Devant un Olympia rempli, l'actrice de 51 ans, qui a été ovationnée par le public, a appelé la "curieuse famille" du cinéma français à "dire tout haut" la réalité des violences sexistes et sexuelles dans ce milieu. "Je parle mais je ne vous entends pas. Où êtes-vous ?" s'est-elle interrogée. Personne n'avait lu son discours avant qu'elle ne prenne la parole, assure l'actrice dans Le Parisien.
"Il y a un silence que je vis au jour le jour"
Si elle se dit "très touchée par le fait que les gens se lèvent", seuls les prochains jours diront "si c'est l'expression d'un sentiment commun. (...) Si c'était un geste qui n'est pas ancré dans une conviction et un désir que les choses changent, alors il ne se passera rien", estime Judith Godrèche. "Je n'ai pas besoin qu'on me couvre de crème chantilly, qu'on me dise qu'on me comprend..."
"Je veux savoir ce qu'on va faire maintenant. Mon propos, c'était : 'Et maintenant, agissons !'"
Judith Godrèche, actricedans "Le Parisien"
"Pour moi, l'étape suivante, c'est de m'entourer de gens et de réfléchir à des solutions concrètes. Je continuerai, je ne lâcherai pas. Même si c'est très douloureux, j'assume le sentiment de 'trahir' en quelque sorte la grande famille du cinéma", poursuit l'actrice.
A ce jour, "ceux qui m'ont envoyé des messages se comptent sur les doigts de la main", confie-t-elle. "Il y a un silence que je vis au jour le jour", poursuit-elle, avant de préciser avoir "longuement discuté" avec Justine Triet, Virginie Efira, Mona Achache ou encore Thomas Cailley.
Judith Godrèche a porté plainte contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour des violences sexuelles et physiques qui remonteraient à son adolescence. Elle sera par ailleurs entendue au Sénat jeudi 29 février.
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