Catherine Deneuve joue Bernadette Chirac : "C'est une comédie et une espèce de revanche"

C'est "la" comédie attendue de la rentrée : "Bernadette" de Léa Domenach, qui a osé un biopic drôle sur Bernadette Chirac, avec Catherine Deneuve dans le rôle principal. L'actrice s'est confiée à franceinfo.
Article rédigé par Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Catherine Deneuve joue Bernadette Chirac dans le film de Léa Domenach. (WARNER BROS FRANCE)

De la vraie Bernadette Chirac, qu'a-t-on retenu ? Ses tenues ringardes ? Les pièces jaunes ? Ses regards courroucés adressés à un Jacques Chirac vieillissant quand il se montrait trop zélé envers une jolie femme ? Léa Domenach, elle, n'avait que douze ans quand le couple Chirac s'est installé à l'Elysée. Dans Bernadette, qui sort en salles mercredi 4 octobre, elle montre d'abord une femme blessée, une épouse dévouée qui a tout donné pour la réussite de son mari, peu reconnaissant, mais qui ne manquait pas de flair politique.

Il y a dans Bernadette ce qu'il faut de fiction pour servir la comédie, mais l'essentiel est là : cette misogynie ambiante et la révolte d'une femme que Catherine Deneuve incarne à merveille, en duo inédit avec Denis Podalydès, directeur de cabinet de la Première dame. Michel Willermoz, donne, lui, à Jacques Chirac les traits d'un président qui semble sorti tout droit d'une bande dessinée. 

franceinfo : Dans Bernadette, les deux mandats de votre président de mari sont vus sous un angle féminin qui évoque une époque où la misogynie était totalement décomplexée. 

Catherine Deneuve : Ce qui est vraiment montré dans le film, ce sont tous ces hommes ensemble, en train de décider des choses très importantes et de prendre des décisions terribles, qui ont l'air d'être aveuglés les uns par les autres. Et il n'y a que cette femme qui arrive et qui leur dit : mais enfin, vous ne vous rendez pas compte ? Les hommes en politique sont souvent assez misogynes. Il y a aujourd'hui beaucoup plus de femmes, mais enfin, c'est quand même très, très difficile, toujours. Il y a toujours une facilité à l'ironie quand c'est une femme, c'est quand même un peu irritant. C'est le sens de ce film : c'est une comédie sur une femme connue, célèbre, et une espèce de revanche. Bien sûr, ça fait assez plaisir.

Il y a dans le film des moments où elle a effectivement plus de flair politique que l'entourage de Jacques Chirac. En 1997, avec la dissolution, elle jubile de voir qu'elle avait raison contre tous. 

Bien sûr que ça doit l'agacer, mais elle a été tout de suite été liée à la politique. Et elle avait ce juste recul, n'étant pas dans le bureau du président, à toujours prendre des décisions entre hommes. Elle avait une vision de la politique très différente, plus large, plus globale, j'imagine, parce qu'elle était très près, mais pas trop près. 

Le duo que vous faites avec Denis Podalydès est jubilatoire pour le public. Et sans doute pour vous, aussi ? 

Cela a été un grand plaisir. Je l'avais vu au cinéma, bien sûr, un peu au théâtre, mais dans sa voix, dans sa façon d'être, de parler, c'est quelque chose d'assez magique. On a l'impression que ça s'est inventé là, à l'instant, sur le moment, cette finesse... Il est dans un autre monde, lui. Vraiment, c'est incroyable. Il lit tout le temps. Tout le temps !

Vous avez toujours cet attrait pour les jeunes cinéastes. Vous leur faites confiance. 

Ce n'est pas forcément la jeunesse qui m'attire, c'est la fraîcheur d'un scénario. Cela peut être un inconnu. Si c'est bon scénario, ça ne me dérange pas du tout qu'on soit jeune ou qu'on soit vieux (rires). 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.