Woody Allen réclame 68 millions de dollars à Amazon
Le réalisateur accuse Amazon Studios d'avoir rompu abusivement le contrat qui les liaient pour la production et la distribution de quatre films.
Woody Allen attaque Amazon en justice. Le réalisateur new-yorkais reproche à la branche cinéma du groupe, Amazon Studios, d'avoir enterré son dernier film A Rainy Day in New York et rompu le contrat qui les liait pour trois autres productions, ont annoncé ses avocats à l'AFP, jeudi 7 février. Selon l'assignation déposée devant un tribunal fédéral civil de Manhattan, le metteur en scène réclame 68 millions de dollars.
Le cinéaste affirme qu'Amazon a cherché à mettre fin à l'engagement qui les liait, en juin, et que la société a refusé depuis de lui verser les neuf millions de dollars prévus pour le financement du long métrage A Rainy Day in New York, déjà tourné. Le contrat prévoyait en outre des enveloppes minimales de 9, 25 et encore 25 millions de dollars pour trois autres films, prévus pour 2018, 2019 et 2020. Soit 68 millions au total.
Dans cette assignation, Woody Allen reproche également au groupe de ne pas avoir assuré la distribution de A Rainy Day in New York, qui n'est jamais sorti en salle ni sur la plateforme vidéo d'Amazon.
Une relation rompue par le mouvement #Metoo
Woody Allen affirme que la rupture unilatérale du contrat par Amazon l'a contraint, lui et sa société de production Gravier Productions, à décommander des "personnes très reconnues" qui avaient donné leur accord pour travailler avec lui. "Amazon a tenté de justifier son action en faisant référence à une accusation contre Woody Allen, sans fondement, qui remonte à 25 ans, mais ces allégations étaient déjà connues d'Amazon avant de signer les contrats", précise le recours, cité par Reuters.
La relation entre Amazon et Woody Allen avait commencé avec Café Society (2016), dont le studio avait acheté les droits, avant de produire et de distribuer Wonder Wheel (2017). Mais la rupture se dessine depuis qu'a emergé #MeToo, fin 2017. Sa fille Dylan Farrow, qui l'accuse depuis 1992 d'abus sexuels, avait saisi l'occasion pour renouveler ses accusations, cette fois, soutenue par ce mouvement de libération de la parole des femmes victimes de violences.
Ces derniers mois, plusieurs acteurs et actrices qui ont travaillé avec le réalisateur ont pris publiquement leurs distances, déclarant qu'ils ne souhaitaient plus tourner avec lui et reversant leurs cachets à des associations. D'autres, comme Javier Bardem ou Alec Baldwin, l'ont soutenu, rappelant que la justice n'avait jamais pu établir l'authenticité des accusations portées contre lui.
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