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Les adieux à Sempé, grand poète du dessin d'humour, à l'église de Saint-Germain-des-Prés à Paris

L'enterrement du dessinateur a lieu ce vendredi à Paris. L'artiste doit être inhumé au cimetière de Montparnasse après une messe à l'église Saint-Germain-des-Prés.

Article rédigé par franceinfo Culture, Lola Scandella - Camille Bigot
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le cercueil du dessinateur Jean-Jacques Sempé fait son entrée dans l'église Saint-Germain-des-Prés, en ce vendredi 19 août 2022.  (ALAIN JOCARD / AFP)

Un dernier hommage au dessinateur Sempé, décédé le 11 août, a lieu ce vendredi 19 août à l'Eglise Saint-Germain-des-Prés dans le 6e arrondissement, avant l'inhumation au cimetière de Montparnasse. 

Des hommes ajustent une grande page de garde d'un numéro du New Yorker avant la cérémonie d'enterrement de Jean-Jacques Sempé à l'église Saint-Germain-des-Pres à Paris, vendredi 19 août 2022. (AURELIEN MORISSARD/AP/SIPA / SIPA)

La cérémonie démarre à 14 heures. De petits groupes de tous âges se tiennent de part et d'autre de l'église, certains téléphones en main, pour dire une dernière fois au revoir au grand dessinateur. Jean-Michel Ribes, ancien directeur du Théâtre du Rond-Point, au milieu de la foule, confie sa douleur : "il va nous manquer", lâche-t-il. Puis le cercueil entre dans l'église sous les applaudissements des admirateurs et des badauds qui couvrent un instant le bruit de la pluie.  

The New Yorker 

Sur le parvis de l'église trône un portrait de l'artiste, ainsi qu'une couverture de l'illustre magazine américain The New Yorker. Sempé a collaboré avec l'hebdomadaire durant une quarantaine d'années. Au total, il est à l'origine d'une centaine de convertures. Sa première Une, affichée là sur un chevalet, représentait un employé de bureau transformé en pigeon sur le point de s'envoler depuis la fenêtre d'une tour. Ses dessins sont aussi présents dans l'assemblée venue lui dire adieu ce vendredi 19 août, puisqu'une femme porte sous le bras un cahier décoré par l'un des croquis du poète. 

Une femme tenant un carnet avec un dessin de Sempé arrive à la cérémonie. (AURELIEN MORISSARD/AP/SIPA / SIPA)

Quelque 300 personnes assistent à l'enterrement du dessinateur. Croisé aux abords de l'église, Omar, 81 ans et habitant de longue date de Saint-Germain-des-Prés, tenait aussi à être présent. "J'aimais beaucoup Sempé, raconte-t-il les larmes aux yeux, je le croisais parfois il y a longtemps au café de Flore, il était profondément gentil, il riait tout le temps." Michel, 63 ans, habitant du 19e arrondissement de Paris, est parmi les personnes qui applaudissent. Il est venu pour saluer une dernière fois "un des derniers grands noms du dessin" et le remercier "pour son œuvre, qui fait partie de (ses) souvenirs d'enfance".

Michel, 63 ans, habitant du 19e arrondissement de Paris, vient rendre hommage à Sempé.  (LOLA SCNADELLA - FRANCEINFO)

Anne Goscinny : "Sempé était le dernier complice de mon père"

À l'intérieur de l'enceinte, l'ambiance est solenelle. Trois proches de l'artiste prennent la parole : le journaliste Olivier Barrot, le romancier Benoît Duteurtre et Anne Goscinny, la fille de René Goscinny, le célèbre scénariste de bande dessinée avec lequel Sempé a inventé Le Petit Nicolas

Très émue, elle témoigne pour nous après de la cérémonie : "ce n'est pas une page qui se tourne, un livre qui se ferme, Sempé était le dernier complice de mon père, un membre d'une famille qu'a créée mon père au-delà du sang", avant d'ajouter : "je vais m'employer à tout faire pour que Le Petit Nicolas ne soit pas oublié." Elle est d'ailleurs la scénariste du film d'animation Le Petit Nicolas - Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?, en salle le 12 octobre 2022, sur la création de ce tout jeune héros. 

Grand maître français de l'humour et de la poésie, mélange de dérision et de modestie, Sempé a tracé depuis les années 1950 une oeuvre pleine de bonhomie avec les célébrissimes albums pour enfants du Petit Nicolas et des dessins de presse, dans Paris Match ou L'Express ou évidemment le New Yorker.

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