Une société japonaise propose de traduire des mangas via l'intelligence artificielle

Ce système permettrait, selon l'entreprise Orange, de proposer cinq fois plus de traductions qu'actuellement.
Article rédigé par franceinfo - Karyn Nishimura
Radio France
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Des mangas dans une librairie à Kyoto, au japon. (Photo d'illustration). (MATHIEU THOMASSET / HANS LUCAS)

C'est une nouvelle qui ne va pas faire plaisir à ceux qui s’échinent pendant des années à apprendre la langue japonaise dans le but de devenir traducteurs de mangas. Le métier risque d’être, sinon laminé, du moins grandement amputé par l’intelligence artificielle. Des éditeurs et le gouvernement japonais poussent en effet pour accélérer la diffusion numérique des mangas à l’étranger grâce à l’IA.

L’objectif est d’emblée clairement énoncé : traduire des mangas très vite, à très bas prix et en très grande quantité grâce à une intelligence artificielle dédiée. Cette initiative d’une petite société japonaise appelée Orange (se prononce orenji en japonais), est soutenue par l’un des plus grands éditeurs de manga nippon, Shogakukan, et un fonds dépendant du ministère de l’Industrie.

Des traductions d'abord en anglais

Sur un patrimoine de quelque 700 000 volumes de mangas, "trop peu", environ 2%, sont traduits en anglais selon Orange. La société veut proposer 500 nouveaux tomes en anglais par mois, soit cinq fois plus que l’ensemble des traductions mensuelles dans toutes les langues. Orange proposera d’abord des traductions en anglais aux États-Unis, via une plate-forme numérique appelée emaqi qui sera installée cet été, puis d’autres langues suivront.

Le total des mangas disponibles dans la langue de Shakespeare devrait ainsi grimper à 50 000 d’ici 5 ans. Officiellement, il s’agit aussi de tuer l’activité des traductions pirates. Quant aux traducteurs professionnels, ils seront réduits au rang de correcteurs du travail de l’IA. 

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