Banksy, Keith Haring, Ernest Pignon-Ernest, le street art en lettres majuscules au musée de Calais
L'exposition événement du musée des Beaux-Arts met à l'honneur tous les arts urbains à travers les âges. A voir jusqu'au 3 novembre.
Le musée des Beaux-Arts de Calais se met aux couleurs du street art. L’exposition Conquête urbaine propose de revenir sur les origines et l’évolution de ce courant. Plus de soixante œuvres d’artistes majeurs, des années 1960 à nos jours, sont présentées jusqu'au 3 novembre 2019.
Keith Haring, Banksy, Mark Jenkins au musée
Dans les allées du musée de Calais, tous les grands noms du genre sont présents. Des Français, comme C215, Jef Aerosol, Ernest Pignon-Ernest, mais aussi des artistes du monde entier. Keith Haring et ses personnages colorés, Banksy et ses peintures à message, Shepard Fairey et ses grandes fresques contestataires, l'exposition remonte aux sources du street art et offre un beau panorama de cette expression populaire.
Bombes de graffiti, pochoirs, collages, mosaïques ou stickers, toutes les techniques sont abordées. Troublantes et hyperréalistes, les sculptures de Mark Jenkins, ne laissent pas indifférent. "C'est un discours un peu dérangeant et la présence en trois dimensions suscite des réactions multiples", rapporte Anne-Claire Laronde, Conservatrice du Pôle Muséal de Calais.
Le parcours construit en quatre séquences dévoile les caractéristiques fondamentales d’un phénomène par ailleurs en perpétuel mouvement : les lois de la rue ; écritures urbaines ; un art populaire? ; un art rebelle. En introduction à l’exposition, deux œuvres monumentales ont été créées in situ par les artistes Alëxone et Romain Froquet.
De la naissance du graffiti
Parcours : il est né sur les murs, s'est caché sous les ponts, a fait le trottoir, a pris le métro ou s'est perché sur les toits. A l'origine, le street art n'était pas le bien aimé. Art inclassable, art marginal, art des banlieues, art éphémère par excellence, c'est sous la forme de graffiti qu'il fait son apparition dans les grandes métropoles américaines. Dès les années 1960, les murs de Philadelphie, puis de New York, voient fleurir du Graffiti Writing. Dans les années 1980, L'art urbain traverse l'Atlantique et prend ses quartiers en Europe.
De la rue au musée, une démarche pas si évidente
Art de délit, acte interdit, les auteurs des faits sont âprement poursuivis par la police et leurs oeuvres systématiques effacées. Dans les années 1980, le maire de New York interdit tout simplement le street art. Fervents acteurs du courant, Jean-Michel Basquiat et Keith Haring ouvrent leur galerie et démocratisent leur univers. Un jeu du chat et de la souris qui dure près de 20 ans, puisque ça n'est que dans les années 2000 que l'on ose parler d'art avec un grand A.
Ces artistes, longtemps chassés et criminalisés par les pouvoirs publics sont "avant tout des artistes contemporains avec leur démarche et leur style qui ont pour point commun d’être descendus dans la rue et d’avoir offert leur art au public", confiait Gauthier Jourdain, le collectionneur et co-commissaire de l’exposition à nos confrères de France 3 Hauts-de-France.
Paris, Barcelone, Berlin, toutes les capitales ont leur quartier dédié au street art. Les municipalités en font même un faire-valoir politique et invitent les plus grandes signatures à recouvrir les tours de leur ville. Le marché de l'art aussi saisit la balle au bond. Certaines galeries se spécialisent dans l'art urbain, et les musées suivent peu à peu la tendance. "Nous sommes, en France, seulement le deuxième musée labellisé à présenter ce type d'artistes", constate encore Anne-Claire Laronde.
Conquête Urbaine jusqu'au au 3 novembre 2019.
Musée des Beaux-Arts, 25 rue Richelieu, 62100 Calais
Du mardi au dimanche de 13h à 18h
Tarifs : 4 euros (3 euros en tarif réduit) pour l'exposition "Conquête Urbaine" et les collections permanentes
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