En Indre-et-Loire, la baleine monumentale de l’artiste Philippe Pasqua dénonce les effets du réchauffement climatique sur les océans

C’est une carcasse à moitié enfouie. Pour sa nouvelle création XXL, Philippe Pasqua a recréé une scène de fouilles archéologiques. "On retrouve ce squelette entier comme quand les archéologues découvrent des ossements de dinosaures" explique l’artiste. Mais là, il s’agit d’une baleine. Un cétacé qui, à priori, n’a rien à faire dans une forêt. Alors que s’est-il passé ? Victime du réchauffement climatique, de la pollution et de la surpêche, ce mammifère marin issu de l’imagination de Philippe Pasqua est venu s’échouer dans un étang asséché. Un message grave que l’artiste souhaite rendre "poétique et non pas dramatique". Le lieu y contribue. "Il y a une énergie fantastique. J’adore les forêts. Je vis d’ailleurs à Rome dans une forêt", confie Philippe Pasqua.

L'art, un messager des enjeux écologiques

Dénoncer les atteintes faites à la nature, c’est aussi le grand défi de Bertrand Rey, qui est à l’origine de l’installation de la baleine de Philippe Pasqua dans la forêt de la Duporterie. Avec son épouse, cet entrepreneur tourangeau féru d’art et de nature a créé, fin 2022, la fondation Forethernety. "Tous nos projets visent à sensibiliser le plus de gens possible à l’enjeu écologique que nous traversons. Je pense que l’art est un moyen très fort de faire passer de grands messages. Je crois beaucoup au pouvoir de l’émotion" rapporte-t-il. Amis de longue date, Bertrand Rey et Philippe Pasqua ont d’autres projets. A quelques dizaines de mètres de la baleine, cinq immenses chênes morts en bronze vont se substituer à de véritables arbres en fin de vie. Cette installation baptisée Les 5 chênes pour l’éternité vise à montrer aux promeneurs les dégâts provoqués par la sécheresse. Une menace grandissante qui pèse sur nos forêts, poumons de notre planète.

 "La baleine" , forêt de la Duporterie, Esvres (Indre-et-Loire)