Photographie : "C’est les photos qui comptent, pas moi", confie Henri Dauman, chroniqueur de l’Amérique
Muni de son appareil photo, Henri Dauman a chroniqué l’Amérique. Photographe star aux États-Unis, il est resté longtemps inconnu en France. Pourtant, de la robe à paillettes de Marylin Monroe à Elvis Presley dans son bureau, chacune de ses photos est devenue iconique. Il a été en première ligne pour raconter l’enterrement de Kennedy, ou dépeindre la vie new-yorkaise sous toutes les coutures. À 90 ans, il se considère toujours comme un artisan, plutôt qu’un artiste. "C’est les photos qui comptent, pas moi. Ça peut parler plus que les mots. C’est un médium, on ne dit rien, mais on dit tout", confie-t-il.
"Une photo réussie, c’est une photo qui raconte une histoire"
Pendant des années, il a couru les reportages comme photographe indépendant. "Une photo réussie, c’est une photo qui raconte une histoire. On peut, peut-être, changer l’opinion du lecteur", dit-il. Rapidement, il vend ses clichés aux plus grands magazines américains, comme Life ou Newsweek. Muni de ses appareils et son accent français, il s’est aussi fait accepter des stars.
Rien ne le prédestinait pourtant à la photographie. Né de parents juifs à Paris, son père a été déporté par la police française, et est décédé dans le camp d’Auschwitz (Pologne). Lui a échappé de peu à la rafle du Vel d’Hiv’. À 13 ans, il devient orphelin, et découvre le cinéma, puis la photo. À 17 ans, c’est seul qu’il embarque en direction de New-York. Son histoire personnelle influencera profondément son style. "Ça me donnait une sortie de tous les drames qui s’étaient déroulés. J’ai souvent mis dans mes photos cette matière que j’ai vécue, dans les histoires sur les droits civils, sur la pauvreté. Toutes les histoires politiques", dit-il.
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