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La photographe Irina Ionesco, connue pour ses clichés sulfureux de sa fille enfant, est morte à l'âge de 91 ans

La relation entre la photographe Irina Ionesco et sa fille Eva, avait été relatée dans un film réalisé par cette dernière en 2011. Sa fille a obtenu en 2016 l'interdiction de toute nouvelle commercialisation de ces photos jugées dégradantes.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
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La photographe Irina Ionesco photographiée dans son appartement en juin 2010.  (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

L'artiste d'origine roumaine, née le 3 septembre 1930, s'est éteinte à 91 ans le lundi 25 juillet à l'hôpital Rothschild à Paris après avoir fait plusieurs AVC, a ajouté Eva Ionesco. "Ma mère m'a fait énormément souffrir toute ma vie", a-t-elle confié, tout en lui reconnaissant un "talent indéniable" de photographe. "On ne peut pas lui enlever ce talent", a souligné sa fille.  

Icône du milieu de la mode, Irina Ionesco avait accédé à la notoriété dans les années 1970, notamment grâce à ses clichés érotiques de sa fille Eva. Dans son roman autobiographique Les enfants de la nuit paru en mars 2022, Eva Ionesco mentionnait les abus de sa mère, qui la photographia dans des poses suggestives dès ses quatre ans puis la fit tourner dans des films érotiques.

"Sexualisée de façon malsaine"

Dans un film intitulé My Little Princess, présenté au Festival de Cannes en 2011, Eva revenait sur cette période trouble. La comédienne Isabelle Huppert y jouait le rôle de sa mère. Au terme d'un procès intenté à l'époque de la sortie du film, Eva Ionesco avait obtenu l'interdiction de toute nouvelle commercialisation de ses photos, alors qualifiées par les magistrats de celles "d'une très jeune enfant ou d'une toute jeune fille, sexualisées de façon malsaine et au caractère dégradant pour celle-ci".

Eva Ionesco n'avait pas vu sa mère depuis 15 ans mais a fini par "surmonter sa peur" grâce à son fils qui l'a incité à aller lui parler avant sa mort. "On ne peut pas pardonner à quelqu'un qui vous a fait autant de mal. Le pardon est difficile. Mais on peut parler aux gens. J'ai pu discuter avec elle avant sa mort", a-t-elle dit. Irina Ionesco lui a remis, ainsi qu'à son petit-fils, ses négatifs.

Un oeil gothique et sensuel

Née à Paris d'un père violoniste et d'une mère trapéziste, la photographe fut abandonnée à quatre ans. Envoyée en Roumanie, elle grandit dans le monde du cirque auprès de sa grand-mère et ses oncles.

La photographie est venue relativement tard. Sa première exposition en 1970 est un succès. On y voit des femmes dans des poses théâtrales et aguicheuses, parées de dentelles, de perles, de fleurs artificielles et entourées d'objets fétichistes. Son style gothique et sensuel en fait une icône pour de nombreux designers.

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