Eva Ionesco attaque sa mère pour les photos sulfureuses de son enfance
Dénonçant une atteinte au droit à l'image et à sa vie privée, elle demande 200.000 euros de dommages et intérêts et la restitution des photos et de leurs supports. "Le problème qui se pose, c'est le problème de la liberté face à ce qu'on appelle l'art", a résumé Me Jacques-Georges Bitoun, conseil d'Eva Ionesco.
A l'époque, les "réseaux pédophiles ont encore beaucoup d'influence", a-t-il affirmé, estimant qu'on a "volé toute la jeunesse de cette enfant". "Comment on peut faire écarter les jambes d'une enfant de quatre ans et en faire un cliché ?", s'est-il interrogé, évoquant des clichés d'Eva Ionesco enfant, en "bas résilles", qui "exhibe son sexe". Selon lui, "la liberté ne doit pas être mêlée à ces horreurs".
En 2011, Eva Ionesco a porté à l'écran sa propre histoire dans son premier long métrage, "My little Princess". Sa mère est incarnée par Isabelle Huppert.
Décision le 17 décembre
En défense, Me René-Jean Ullmann, a estimé que les faits sont prescrits, citant un arrêt de la cour d'appel de Paris datant de 1998 dans ce sens. Affirmant qu'Eva Ionesco a consommé dans le passé de l'héroïne, l'avocat de sa mère s'est demandé si elle avait "toujours des séquelles", soulignant la "haine de la fille contre sa mère". L'avocat a stigmatisé ce qui serait selon lui "une sorte de rancoeur" de la fille, aujourd'hui une femme d'une cinquantaine d'années "qui a peut-être mal réussi", contre sa mère. "C'était une autre époque", a-t-il souligné, "les années 70 étaient une époque plus libérale et plus permissive". Il a ainsi soutenu qu'elle avait autorisé en 2006-2007 un éditeur californien à utiliser ces clichés, ajoutant :"quand il s'agit d'argent elle est d'accord".
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