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"J’étais en face de ma première guerre mondiale" : Peter Turnley expose ses clichés du Covid-19 au festival Visa pour l’image

C’est l’une des expositions phare du Festival international du photojournalisme Visa pour l’image. Le franco-américain Peter Turnley présente, à Perpignan, une série de portraits d’hommes et de femmes confrontés au nouveau coronavirus.

Article rédigé par Véronique Dalmaz
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Nora, comme d'autres habitants de New York, sortait chaque soir dans la rue pour rendre hommage au personnel soignant de l'hôpital Lenox Hill.  (Peter Turnley)

Depuis plus de 30 ans, Visa pour l’image revient sur les principaux évènements, souvent dramatiques, qui ont marqué l’année. Pour sa 32e édition, le festival ne pouvait donc pas faire l’impasse sur la pandémie. L’exposition Le visage humain du Covid-19 revient sur la période du confinement à New York, avec des clichés du photojournaliste Peter Turnley.

exposition Peter Turnley Visa pour l'image
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Peter Turnley a toujours partagé sa vie entre la France et les Etats-Unis. En mars dernier, il était à New York. "Le premier jour du déconfinement, j’ai fait ce qui était le plus naturel pour moi : je suis sorti marcher avec mon appareil photo. Ce que j’ai vu m’a sidéré et bouleversé", se souvient Peter Turnley. Le photoreporter décide alors d’apporter un témoignage visuel à ce qu’il considère comme un conflit. "J’étais en face de ma première guerre mondiale, une guerre contre un ennemi invisible dont on ne connaissait pas la ligne de front". Et pourtant, après 40 ans de carrière à couvrir les plus grands conflits de ce monde, Peter Turnley est un habitué des combats. Mais celui-ci le laisse perplexe. "Tout le monde avait besoin de parler. Tout le monde avait une histoire"

Des regards qui parlent 

Peter Turnley part donc, quasiment chaque jour, avec son appareil photo à la rencontre des victimes et des héros du Covid-19. Il croise notamment le chemin  de cette infirmière, Erika. Originaire de Caroline du Nord, elle est venue spécialement à New York, une des villes des Etats-Unis à l’époque la plus touchée par la pandémie, pour s’occuper des patients atteints du Covid-19. Il la photographie main sur la poitrine, alors qu’elle écoute avec une grande émotion un homme chanter America the beautiful. Son regard en dit long sur la souffrance endurée par cette femme. "Les mots ne suffisent pas et c’est ça la puissance de l’image", raconte Peter Turnley au sujet de ce cliché. "On laisse ce qu’on voit pour raconter ce qu’on ressent", conclut-il.

Erika, infirmière itinérante à l'hôpital Leonix Hill de New York (Peter Turnley)

De la guerre du Golfe au Covid-19

Peter Turnley est né le 22 juin 1955 aux Etats-Unis (Indiana). C'est le travail
d'Henri Cartier-Bresson qui, à 16 ans, lui donnent envie de faire de la photographie. Après de brillantes études aux Etats-Unis et en France, il devient, au début des années 80, l’assistant de Robert Doisneau. Grace à cette rencontre, il commence à travailler pour l’agence Rapho qui lui offre ses premières commandes comme photographe professionnel. Au cours de ces trentes dernières années, Peter Turnley a couvert la plupart des conflits et évènements mondiaux (guerre du Golfe en 1991, chute du mur de Berlin, tremblement de terre en Haïti en 2011…) pour les plus grands magazines (Newsweek, Paris Match, LIFE, National Geographic...).  

L’exposition "Le visage humain du Covid-19 à New York" est à découvrir au Couvent des Minimes à Perpignan jusqu’au 27 septembre.

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