Le British Museum se penche sur son histoire en mettant en lumière le passé esclavagiste de son fondateur
Le buste du fondateur, Hans Sloane, se trouve désormais dans une vitrine avec des indications sur son passé de propriétaire d'esclaves.
Le British Museum a retiré de son piédestal le buste de son fondateur, Hans Sloane, enrichi grâce au trafic d'esclave, pour l'exposer dans une vitrine en rappelant ses activités, a indiqué mardi 25 août le directeur du musée Hans Hartwig. Le buste de Hans Sloane, qui a également donné son nom à une place d'un quartier chic de Londres, a été placé dans une vitrine où il est présenté comme un "médecin, collectionneur, érudit, philanthrope et propriétaire d'esclaves", a expliqué le directeur dans un communiqué, soulignant "la complexité et l'ambiguïté de l'époque".
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Un écho au mouvement Black Lives Matter
"Nous l'avons retiré de son piédestal où personne ne le regardait pour le placer sous le feu des projecteurs", a-t-il expliqué dans un entretien au quotidien The Daily Telegraph, soulignant l'important travail entrepris par le musée pour se pencher sur sa propre histoire et celle de l'Empire britannique. Cette initiative intervient dans la foulée du mouvement Black Lives Matter, ravivé par la mort de l'Américain noir George Floyd, tué par un policier blanc, qui a conduit le Royaume-Uni à s'interroger sur son passé colonial et ses symboles. En juin, des manifestants avaient déboulonné la statue du marchand d'esclaves Edward Colston à Bristol (sud-ouest de l'Angleterre).
Hans Sloane, un médecin né en Irlande en 1660 et décédé à Londres en 1753, avait utilisé la fortune de sa femme, riche veuve d'un propriétaire de plantations de sucre utilisant des esclaves en Jamaïque, pour établir sa vaste collection d'histoire naturelle à l'origine du British Museum. D'autres objets du musée seront replacés dans leur contexte. "Nous voulons être francs sur la collection de Sloane à l'origine du British Museum. Nous voulons la placer dans un contexte plus large, qui est évidemment un contexte vraiment difficile", celui de "l'exploitation" ayant marqué l'Empire britannique, a expliqué au Telegraph, Neal Spencer, un conservateur de l'institution.
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