Flacons, récipients, machines incongrues : l'histoire de la pharmacie expliquée au musée Albarelle, à Orsay
Boule de monstre, presse à jus de viande... plus de 500 artefacts retracent l'histoire de la pharmacie, du médicament et de la santé au musée Albarelle. Crée en 1992, à Châtenay-Malabry, le site s'est offert un nouvel écrin en décembre dernier en intégrant le bâtiment Henri Moissan, à Orsay. L'itinéraire pédagogique propose de découvrir 3 000 ans d'histoire des soins à travers le monde.
Un périple qui débute par l'Égypte antique. Une époque marquée par la proximité entre la religion et la médecine. Les rites accompagnent les listes de remèdes pour assurer une promesse de guérison. "On doit réciter des prières au moment où on prépare le remède et lorsqu'il est administré. À cette époque, ce sont les prêtres qui pratiquent l'art de guérir", explique le professeur Éric Fouassier.
Il faudra attendre des siècles plus tard pour que ces guérisseurs deviennent des apothicaires. Des préparateurs de drogues en tout genre qui n'hésitent pas à décorer leurs échoppes avec des objets étranges. Parmi eux, des animaux exotiques naturalisés. Dans la pensée populaire de cette époque, les mauvaises humeurs sont à l'origine des maladies. Le corps serait régi par les quatre éléments : l'eau, le feu, l'air et la terre. Pour les réguler, les lavements et saignées sont de rigueur.
Des méthodes par la suite abandonnées grâce aux travaux de précurseurs. À l'image d'Ambroise Paré, considéré comme le père de la chirurgie moderne. Le siècle des Lumières sera marqué par plusieurs découvertes pharmaceutiques grâce aux progrès de la chimie.
"Ce qui va faire basculer l'apothicairerie vers la pharmacie moderne, c'est la révolution chimique de Lavoisier. Les apothicaires vont avoir les connaissances pour aller chercher dans les plantes, les principes actifs", ajoute Éric Fouassier. D'autres découvertes suivront, comme celle de la quinine pour traiter le paludisme, grâce à Joseph Pelletier, en 1820.
Le XIXe siècle sera aussi propice aux cures, fortifiants et ustensiles insolites dans les officines. À l'image de cette étrange presse à jus de viande, popularisée par les travaux de Justus von Liebig. La machine permettait d'obtenir des bouillons aux supposées propriétés anti-anémiques. D'autres originalités sont à découvrir au fil de la visite, comme les boules de monstres. De grands flacons de verre, remplis d'eau colorée, qui étaient disposés dans les pharmacies. Ils donnaient l'impression aux malades d'avoir un meilleur teint en sortant de la boutique, grâce aux reflets de lumières.
Musée Albarelle - Histoire du médicament, de la pharmacie et de la santé, 17 avenue des Sciences, 91400 Orsay, accès libre le vendredi de 10h à 12h, visite guidée sur réservation.
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