A Lyon, Mimmo Pucciarelli décrypte les tags et les graffitis

Si pour certains, les tags ne sont que vandalisme et gribouillis sans rime ni raison, ceux qui ont la faveur du sociologue Mimmo Pucciarelli sont choisis délibérément sur les murs du quartier lyonnais de la Croix Rousse. Quartier ayant une longue histoire de militantisme, particulièrement ouvrier.
Tout au long du XIXème siècle, l'industrie de la soie tissée par les Canuts y triomphe, faisant à l'époque de la Capitale des Gaules la première ville ouvrière française. Exempté de taxe et à l'abri des inondations car situé sur une colline, le quartier Croix-Rousse voit aussi les premières révoltes de l'ère industrielle, les Canuts se soulèvent violemment à plusieurs reprises contre des conditions de travail extrêmement dures, révoltes qui seront réprimées tout aussi durement.
Toutefois, cet esprit rebelle va marquer (et marque encore) durablement le quartier. La première loi napoléonienne instituant les conseils des prud'hommes se fonde sur des juridictions nées dans l'industrie de la soie.
La Révolte des Canuts va également laisser son empreinte sur la pensée sociale du XIXème. A la Croix-Rousse vont fleurir avec plus ou moins de bonheur, mouvements mutualistes, syndicaux, libertaires et une grande veine associative toujours vivace de nos jours. Il en reste aussi des messages plus ou moins explicites laissés à la bombe par des mains anonymes sur les murs croix-roussiens. C'est ceux-là que Mimmo Pucciarelli a choisi de répertorier.

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