Coupe du monde 2022 : le gardien Keylor Navas, la fierté du Costa Rica
Keylor Navas ne s’attendait certainement pas à cela. Remplaçant avec le Paris Saint-Germain, le gardien du Costa Rica n’avait plus joué depuis le 14 juin dernier, déjà avec sa sélection. Alors pour son retour sur les terrains en match officiel, mercredi contre l’Espagne, Navas avait à cœur de briller. Sur la pelouse du stade Al-Thumama de Doha, il a fini par aller chercher le ballon sept fois dans ses propres filets, son équipe étant dépassée par la déferlante espagnole (0-7).
Malgré ce "massacre", comme l’a qualifié la presse costaricienne, et les sept buts qu’il a encaissés, Navas n’est pas près de perdre son crédit auprès du public tico (le surnom des habitants du Costa Rica). Dans le petit pays d’Amérique centrale qu’il a quitté en 2010 pour l'Europe, le gardien du PSG est une idole. Son transfert au Real Madrid, après une Coupe du monde 2014 réussie, l’a fait basculer dans une autre dimension : avec trois Ligues des champions, il possède le plus grand palmarès sportif de l’histoire de son pays.
Ascension sociale et foi en dieu
Le Costa Rica est connu à travers le monde pour ne pas avoir d'armée et pour son engagement en faveur de l'écologie. Parmi ses ressortissants, Navas est le plus populaire d'entre eux et le plus en vue. Bien plus encore que le président du pays élu en mai dernier, Rodrigo Chaves Robles. "Keylor est une inspiration pour le peuple costaricien. Il représente la réussite, une ascension sociale fulgurante", analyse Onesimo Rodriguez Aguilar, chercheur en anthropologie à l’université du Costa Rica, joint par téléphone. "C’est un indigène Terraba [une communauté du sud-ouest du pays] et ses réussites sportives signifient beaucoup pour les Ticos."
Dans un pays où la grande majorité de la population est chrétienne, la foi assumée de Navas le rend encore plus attachant auprès du grand public. "Je remercie Dieu de me donner la santé, le don, le talent, la force pour obtenir tout ce que j’ai obtenu et de me pousser à aller toujours plus loin", expliquait Navas dans une interview à L’Équipe le 23 novembre. Son aura au Costa Rica aura même poussé certains supporters à changer de club favori.
Les supporters ticos s'adaptent
"Beaucoup de gens ici étaient supporters du Real Madrid quand il jouait là-bas. Et quand il est parti au PSG, ils sont tous devenus supporters du PSG", sourit à l’autre bout du fil Onesimo Rodriguez Aguilar. Saúl fait partie de ces supporters au cœur d’artichaut. "C’est une véritable idole au pays. C’est mon joueur favori et j’espère qu’il jouera encore longtemps", affirme le supporter costaricien croisé dans un bar d’un hôtel de Doha, avec à ses côtés d’autres Ticos ravis de compter sur Navas dans les buts.
À 35 ans (il fêtera ses 36 ans le 15 décembre), Navas s’approche de la fin de sa carrière. Attaché au Costa Rica, où il revient régulièrement - notamment pour les matchs de la sélection - afin d'y voir sa famille, Navas n’envisage pas nécessairement de revenir s'y installer à sa retraite sportive.
"Je me verrai bien vivre en Espagne [le pays dans lequel il a joué de 2010 à 2019]", a-t-il confié à L’Équipe. En attendant de prendre ces décisions sur son avenir, notamment concernant sa place au PSG où il est actuellement barré par l’Italien Gianluigi Donnarumma, Navas a une Coupe du monde à jouer. Avec pour objectif, dimanche 27 novembre contre le Japon, de laver l’affront de la raclée reçue contre l’Espagne.
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