Coupe du monde 2022 : Joshua Kimmich, une image écornée après avoir rechigné à se faire vacciner

C'est le symbole de cette nouvelle équipe d'Allemagne, premier nom qui vient à l'esprit quand il fallait se projeter sur la liste de Hans-Dieter Flick pour le Mondial au Qatar. Dans cette sélection, opposée au Japon mercredi 23 novembre, qui doit se racheter après la sortie de route prématurée en 2018, Joshua Kimmich est celui qui fait le lien entre les derniers vestiges du sacre de 2014 (Müller, Neuer) et la génération des Sané et autres Gnabry qui n'a jamais réussi à en reprendre les rênes. Il est aussi le régulateur, le seul milieu un tant soit peu défensif d'une équipe autant obsédée par l'attaque que le Bayern Munich. Mais le 23 octobre 2021, celui qui doit habituellement calmer le jeu a jeté de l'huile sur le feu.

Au moment où la quatrième vague de l'épidémie de Covid-19 touchait l'Allemagne, quand 30% de la population n'était pas encore vaccinée, ce dernier a révélé au micro de la chaîne Sky qu'il ne l'était pas non plus : "J'ai simplement des inquiétudes pour moi, notamment en ce qui concerne le manque d'études sur le long terme". Même s'il a ajouté qu'il ne niait ni l'existence du virus, ni ne refusait catégoriquement de se faire vacciner, il n'en fallait pas plus pour créer la polémique.

Critiqué, mais plutôt pardonné

"Il a été très critiqué. Beaucoup de gens estimaient qu'il était hypocrite parce qu'il avait lancé cette association avec Leon Goretzka (We Kick Corona) pour aider les gens à se remettre du Covid-19, notamment les commerçants, sous la forme d'une sorte de cagnotte", explique Sophie Serbini, journaliste spécialiste du football allemand. Il avait alors été repris de volée par l'ancienne gloire du foot allemand, Paul Breitner, dans Bild : "Pour moi, il n'y a qu'une seule option : se faire vacciner. S'il décide de ne pas le faire, alors je ne le comprendrai absolument pas".

Quelques semaines après ses déclarations, Joshua Kimmich a contracté une forme virulente du Covid-19, qui l'a écarté des terrains pendant un mois et demi, de mi-novembre à fin décembre 2021. À cause de "légères infiltrations dans les poumons", d'après un communiqué du club bavarois, le joueur aura manqué un total de sept rencontres. À la suite de ces événements, il a finalement consenti à la piqûre. "J'aurais dû me faire vacciner plus tôt", avait-il même avoué à la ZDF, sur une chaîne de télévision nationale.

Depuis, "il donne moins d'interviews. En après-match, c'était souvent lui qui parlait. C'est plus diversifié désormais au Bayern. On voit plus régulièrement Goretzka", observe Sophie Serbini. En revanche, aucune rétrogradation sportive n'a été observée. Kimmich est toujours celui qui récupère le brassard de capitaine quand Manuel Neuer est absent, que ce soit à Munich ou avec la sélection allemande. "En Allemagne, les gens pardonnent après un mea culpa public, quand quelqu'un s'engage sur le droit chemin. Ça aurait été plus grave si ça avait été un Thomas Müller. Les gens adorent Joshua Kimmich, mais il n'est pas la star de l'équipe", analyse Sophie Serbini. Cependant, il sera l'un des premiers visés si l'équipe de Hansi Flick est une nouvelle fois éliminée précocement d'une Coupe du monde.