France-Maroc : les Bleus rejoignent l’Argentine en finale de la Coupe du monde après leur victoire contre les Lions de l'Atlas

Cette équipe de France est faite pour décrocher les étoiles et elle n’est plus qu’à un match d’en apposer une troisième sur son maillot. Les Bleus se sont imposés en demi-finale de la Coupe du monde face à une valeureuse et historique équipe du Maroc (2-0), mercredi 14 décembre au stade Al-Bayt. Quatre jours après s’être défaite de l'Angleterre dans l’enceinte d’Al Khor en quart de finale (2-1), la France s’en est remise à des buts de Theo Hernandez (5e) et Randal Kolo Muani (79e) pour battre les Lions de l’Atlas au bout d'un combat acharné.

Pour son tout premier ballon de la rencontre qui est devenu son tout premier but en équipe de France, Randal Kolo Muani a soulagé tout le monde (79e) : les joueurs présents sur le terrain, le banc de touche, les supporters, et les familles des joueurs en tribunes. Car avant cette délivrance, les Bleus ont souffert. Devant au score, ils n’ont cependant jamais craqué.

La France savait en entamant ce match qu’elle avait une équation assez simple à résoudre : comment marquer un but à une équipe qui n’en a pas encaissé un seul contre la Croatie, la Belgique, l’Espagne et le Portugal dans ce Mondial ? Aucune équipe n'est infaillible, mais au fil de la compétition, le Maroc a élevé la défense au rang d’art, de sorte qu’un doute a émergé avant la rencontre, malgré l’impressionnante attaque tricolore.

Le plan de Regragui tombe à l'eau

Sans parer au plus pressé, il fallait donc marquer vite. Et comme ce groupe de joueurs suit à la lettre le gourou Didier Deschamps, lui qui sent la gagne à des kilomètres, elle l’a fait. Après cinq minutes de jeu, le verrou des Lions de l’Atlas a cédé sur un jeu de corps du génial - une nouvelle fois - Antoine Griezmann pour mettre Jawad El-Yamiq sur les fesses, avant que l’action ne se termine sur la finition acrobatique de Theo Hernandez (5e).

À 0-1, Walid Regragui a constaté que son plan tombait à l’eau. Le sélectionneur marocain a vu Nayef Aguerd et Romain Saïss, ses deux guerriers de la charnière centrale, lâcher tour à tour - le premier juste avant le coup d’envoi, le second après 20 minutes. La défense à cinq marocaine n’a de son côté pas tenu plus de quelques minutes face aux Bleus. Mais le plan B du Maroc a ensuite mis l’équipe de France en difficulté dans une ambiance assourdissante.

On s’attendait à des sifflets dans tous les sens sur chaque ballon français, mais on a davantage eu les frissons des supporters marocains, qui représentaient bien les trois quarts des 68 294 personnes présentes au stade Al-Bayt. Car le Maroc sait aussi utiliser le ballon et le fait plutôt bien. Les Lions de l’Atlas ont ciblé le côté gauche de la défense française et l’ont fait tout le match. Youssouf Fofana a souffert dans son dos, permettant de saisir l’importance d’Adrien Rabiot au milieu de terrain.

Le banc a répondu présent

Malade comme Rabiot, Dayot Upamecano avait cédé sa place à Ibrahima Konaté. Le défenseur a réussi un grand match et réalisé plusieurs interventions de grande classe dont une qui vaut un but (55e). Si les Bleus ont été battus dans les duels et ont oublié une bonne partie du match que le football consiste à aller marquer des buts à l’adversaire, ils n’ont pas non plus concédé d’énormes occasions malgré un dernier gros coup de chaud et un sauvetage sur sa ligne de Jules Koundé (90+4e). Hugo Lloris a quand même répondu présent sur les tentatives d’Azzedine Ounahi (10e) et d’El-Yamiq (44e).

Comme le défenseur marocain, Olivier Giroud a trouvé le poteau (17e) quand il aurait pu donner un break d’avance à la France et soulager tout le monde plus tôt. Il a donc fallu attendre la fin de match et une réponse à une autre question qui taraudait tout le monde pour la délivrance : le banc tricolore a-t-il le niveau ? L’entrée de Marcus Thuram (66e) a fait le plus grand bien pour conserver les ballons et Kolo Muani a donc marqué.

Cela fait deux matchs que l’équipe de France n’est pas brillante. Deux matchs que Kylian Mbappé ne marque pas mais que les Bleus trouvent des solutions avec d’autres buteurs. La France a su souffrir intelligemment contre le Maroc, même si des ajustements ont été nécessaires, comme quand Griezmann et Deschamps ont tenté d’échanger dans le vacarme ambiant à l’heure de jeu. Ils vont désormais pouvoir le faire dans le calme et préparer au mieux une finale alléchante contre l’Argentine de Lionel Messi. Rendez-vous est pris dimanche, face à la Pulga et sa bande, pour tenter d’aller décrocher cette troisième étoile.