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Coupe du monde de football : Quinn, athlète transgenre non binaire, marque l'histoire de son sport avec le Canada

Ne se définissant ni femme, ni homme, Quinn avait raflé l'or olympique avec sa sélection à Tokyo en 2021, devenant la première personne transgenre non-binaire titrée aux Jeux olympiques.
Article rédigé par Gabriel Joly, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'athlète du Canada, Quinn, lors de la demi-finale des Jeux olympiques contre les Etats-Unis, le 2 août 2021. (MASATOSHI OKAUCHI / SIPA)

Avec son numéro 5 dans le dos, son mètre 75 ratisse au milieu de terrain lors des rencontres du Canada. Alors que son pays défie l'Irlande, mercredi 26 juillet, pour se relancer dans le groupe B, Quinn a joué l'intégralité du nul concédé face au Nigeria en ouverture (0-0), devenant ainsi ouvertement la première personne transgenre non-binaire à disputer un Mondial.

Mais déjà lors des Jeux de Tokyo en 2021, un cap avait été franchi lorsque sa sélection avait validé son premier titre olympique à l'issue d'une finale mémorable face à la Suède (1-1, 3-2 t.a.b.). Lors de la compétition - dont la participation n'est plus catégoriquement interdite aux personnes transgenres depuis 2004 - Quinn avait ainsi créé un précédent en concourant tout en se présentant ni comme homme, ni comme femme.

"Être visible pour ceux qui ne voient pas de gens comme eux"

Un symbole fort, quelques mois seulement après son coming out effectué via une publication sur Instagram. "Alors que je vis depuis de nombreuses années en tant que personne ouvertement transgenre avec les gens que j’aime, je me suis toujours demandé à quel moment j’allais l’annoncer publiquement. Je veux être visible pour les personnes queer, qui ne voient pas de gens comme eux dans leur fil d’actualité sur les réseaux sociaux. Je sais que cela m’a sauvé la vie il y a des années" , avait révélé l'ex-pensionnaire du Paris FC sur Instagram, le 8 septembre 2020.

Dans la mesure où l'identité de genre diffère du sexe biologique d'un individu, Quinn, assigné femme à la naissance est, toujours éligible aux compétitions féminines.

L'équipe canadienne au soutien

Originaire de Toronto, "Quinny" a fait ses classes footballistiques de 2013 à 2017 du côté de la Californie, avec les Blue Devils de l'Université de Duke. C'est durant cette période que l'actuel élément de l'OL Reign a commencé à côtoyer la communauté LGBT. "C'est là que j'ai vraiment compris qui j'étais. Avant, je ne pouvais pas verbaliser ce que je ressentais, je n'avais pas de quoi l'exprimer", racontait l'athlète à la BBC.

Pendant sa carrière débutée au Spirit de Washington à la faveur d'une troisième place à la draft 2018 du championnat américain de "soccer", Quinn a pris néanmoins l'habitude de taire ses questionnements sur son genre.

"Certaines joueuses m’ont déjà dit ouvertement qu’elles réprouvaient que je sois transgenre. J’ai aussi parfois reçu des remarques blessantes ."

Quinn, milieu du Canada

à la BBC

Des cas isolés en club qui dénotent avec l'ambiance en sélection. Selon ses propos rapportés par la BBC, la réaction des membres de l'équipe du Canada, informés par mail de sa transition, a été "extrêmement positive". "Beaucoup de mes partenaires ont été mes soutiens concrets tout au long de ce processus. Je suis très ouverte à l'idée d'en discuter avec elles car c'est quelque chose de nouveau pour beaucoup de gens. Dans ma vie, on ne m'a pas appris ce que cela signifiait d'être transgenre, ni tout le langage qui l'entoure."

En confiance et bien dans sa peau, Quinn vise désormais le titre mondial en Australie. Preuve pour cette pièce maîtresse du système canadien, qui en a un jour douté, qu'"un avenir dans le football et dans la vie" serait possible.

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