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Coupe du monde de football : le plan d'Hervé Renard aura "presque fonctionné", la France reste maudite lors des tirs au but

Le sélectionneur de l'équipe de France féminine a fait entrer Solène Durand dans les buts pour l'exercice spécifique des tirs au but, en vain malgré deux arrêts de la gardienne tricolore.
Article rédigé par franceinfo: sport, Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
La gardienne de l'équipe de France Solène Durand après l'élimination des Bleues en quart de finale de la Coupe du monde féminine de football, samedi 12 août 2023 (WILLIAM WEST / AFP)

Cette fois, l'équipe de France avait préparé son coup. Les Bleues ont vécu un crève-cœur, une élimination, samedi 12 août, en quart de finale de la Coupe du monde au terme d'une séance de tirs au but irrationnelle et irrespirable (7-6, après dix tireuses). Le résultat est d'autant plus frustrant que le sélectionneur Hervé Renard avait sorti un atout tactique de sa manche : miser sur la gardienne remplaçante, Solène Durand, plutôt que sur la titulaire dans les cages Pauline Peyraud-Magnin, sortie à la dernière minute.

Le technicien tricolore s'est refusé à tomber les armes à la main. Plutôt avare en changements durant ce quart de finale, un seul avant la 123e minute, Hervé Renard a fait confiance à la portière de Sassuolo, un coup finement préparé en amont de la rencontre. "C'était le plan, a-t-il assuré en zone mixte. Nous connaissions toutes les qualités de Solène Durand, elle est incroyable sur les tirs au but. Vous avez pu le voir, elle en a arrêté deux."

Si on avait gagné, j'aurais été le roi du monde ! Mais ce soir, je ne suis rien car nous avons perdu pour quelques millimètres.

Le sélectionneur de l'équipe de France Hervé Renard

en zone mixte

Hervé Renard n'est pas le seul à déplorer ce petit coup de pouce du destin pour certains, de la chance pour d'autres. "Les poteaux leur ont souri, elles ont cadré, nous les tirs sont sortis" a regretté Solène Durand à notre envoyée spéciale, Maÿlice Lavorel. L'ancienne Guingampaise a confirmé que son entrée était "prévue". "Le plan a presque fonctionné, malheureusement pas jusqu'au bout. Tout le monde était d'accord avec ça, je remercie le staff, et même Pauline parce que ce n'est pas évident. […] Le coach a été clair avec nous dès le départ, donc il n'y avait pas de surprises. Forcément, on aurait aimé une meilleure finalité… On sortira grandies de cette expérience."

Ce premier grand rendez-vous international avec Hervé Renard sur le banc des Bleues offre déjà des premières indications sur ses méthodes. Et un contre-pied total à la sélection masculine pour ce qui concerne les tirs au but.

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Les tirs au but, un mal français

Cet exercice si spécifique ne sourit que très rarement à l'équipe de France, hommes et femmes confondues. Mais là où Renard et Durand sont passés proches d'écrire l'histoire, leurs homologues masculins adoptent une attitude bien différente dans ces séances à la vie, à la mort. Le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps a plusieurs fois évoqué le terme de "loterie", se refusant de préparer à l'entraînement les tirs au but. "Je ne l’ai jamais fait parce que j’estime que tirer des penalties à l’entraînement en toute décontraction et en match avec une énorme pression, ça n’a rien à voir", justifiait-il durant l'Euro 2016.

Les résultats ne lui donnent pas raison. Son équipe de France a vu son parcours lors du dernier Euro, puis lors de la dernière Coupe du monde se conclure par une défaite au tir au but. Les 14 derniers tireurs contre les champions du monde 2018 ont transformés leur tentative. Pire, il faut remonter à la Coupe du monde 1998 et une parade de Fabien Barthez face à l'Italien Demetrio Albertini en quarts de finale pour trouver la trace de l'arrêt d'un gardien français lors d'une séance de tirs au but en grande compétition.

Hommes et femmes confondus, l'équipe de France de football n'a remporté qu'une seule de ses huit séances de tirs au but, lors de la Coupe du monde féminine 2011, contre l'Angleterre en quarts de finale. Comme samedi pour Solène Durand, l'arrêt de Céline Deville en quart de finale de l'Euro 2009 face à la Néerlandaise Dyanne Bito, le dernier pour une gardienne de but tricolore avant ceux de Solène Durand ce samedi, n'avait pas suffi. La déception est de mise, même si Solène Durand entrevoit déjà l'horizon 2024 et les JO de Paris. "J'espère qu'on sera prêtes" avance la gardienne infortunée du jour.

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