Coupe du monde de football : expatriés, lycéens en voyage scolaire... A l’autre bout du monde, qui sont les supporters des Bleues ?

Les Tricolores disputent leur Mondial à 15 000 kilomètres de la France et de leurs supporters, qui ne sont pas nombreux à avoir fait le déplacement.
Article rédigé par franceinfo: sport, Maÿlice Lavorel
France Télévisions - Rédaction Sport
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Des supporters français dans les tribunes du Sydney Football Stadium, lors du match contre la Jamaïque, le 23 juillet 2023. (DAVID GRAY / AFP)

Le soir du match contre la Jamaïque (0-0), on les a entendus chanter la Marseillaise et pousser à quelques moments décisifs, au milieu des nombreux encouragements pour l'adversaire, petit poucet de la rencontre. Dans les travées du Sydney Football Stadium, plusieurs dizaines de supporters tricolores ont poussé les Bleues jusqu'au bout pour tenter de décrocher une victoire pour l'entrée en lice dans le Mondial.

Quelques jours plus tard, à mille kilomètres au nord, ils ont été totalement éteints par la marée de fans brésiliens qui a pris possession de l'enceinte du Brisbane Stadium. En Australie, à 15 000 kilomètres de la France métropolitaine, le contingent de supporters tricolores n'est pas très garni. Qui sont les supporters des Bleus présents à l'autre bout du monde ?

Beaucoup de Français locaux

Il s'agit en grande majorité d'expatriés habitant à Sydney, ou dans le reste du pays, amateurs de sport et de football. Comme Pierre, qui habite à deux heures de route de la ville, et qui était dans les tribunes pour le match contre la Jamaïque avec une amie. "Nous sommes fans de foot et de l'équipe de France, et quand nous le pouvons, nous suivons les matchs à distance, même s'il faut se lever à cinq heures du matin à cause du décalage horaire", explique-t-il. "Avoir la chance de voir un match de la France en Australie et à Sydney est une occasion à ne pas manquer."

Pierre et son amie dans les tribunes du Sydney Football Stadium lors du match entre la France et la Jamaïque, le 23 juillet 2023. (DR)

Echarpe autour du cou aux abords du Sydney Football Stadium, Karim, résident de Sydney depuis 18 ans, est lui aussi venu profiter de l'occasion pour voir jouer les Bleues et assister à "son premier match de Coupe du monde". Car pour tous ces expatriés, la Coupe du monde est l'occasion de voir jouer l'équipe de France mais aussi de vivre un événement sportif mondial. "Il faut profiter des événements comme ça, ça n'arrive pas souvent", assure Karim, qui avait pronostiqué une large victoire française avant de rentrer dans le stade.

Pour trouver des fans venus de France métropolitaine, la tâche est plus ardue. La distance et surtout le prix du voyage (billets d'avion à partir de 1 300 euros l'aller-retour en été) rendent le voyage difficile à mettre sur pied. Le groupe de supporters France Ang'elles, qui suit les Bleues au quotidien, avait commencé à organiser un déplacement, mais qui n'a finalement pas pu se faire.

"On était un groupe de 20 qui devait faire le déplacement pour un voyage de trois semaines et demie, mais on a dû déclarer forfait", explique son président, Richard Farjot. "Face à la hausse des coûts, avec le contexte et tout ce qu'on vit à côté, ce n'était pas possible, c'était trop cher." Le groupe de supporters, qui "suit toutes les équipes de France", a décidé d'aller soutenir les U19, défaites en demi-finales de l'Euro en Belgique.

Des déplacements très rares

Les Irrésistibles Français n'ont pas non plus pu organiser de déplacement, pour des raisons économiques. "On a fait un recensement pour savoir qui était intéressé, afin de s'arranger au niveau de la billetterie. Mais on a eu très peu de retours positifs des membres, voire pas. Ça s'explique tout simplement par le coût de la vie actuelle", explique Guillaume Auprêtre, membre du bureau des Irrésistibles Français. D'autant que le groupe a déjà organisé un déplacement onéreux au Qatar l'hiver dernier pour le Mondial masculin.

Une classe de 25 lycéens et leurs trois professeurs, originaires du Cantal, ont profité d'un voyage scolaire pour assister au match entre la France et le Brésil, le 29 juillet 2023. (MAYLICE LAVOREL / FRANCEINFO SPORTS)

Ceux qui se sont déplacés sont rares, mais il y en a. A deux heures du match contre le Brésil, un choeur d'"Allez les Bleues" s'élève du pied du Brisbane Stadium. C'est une classe de lycéens du Cantal, en échange scolaire en Australie, qui est notamment venue voir le Mondial. "On a vu ça avant de partir et on s'est dit que c'était une super occasion", explique leur professeur encadrant.

Tout au long de leur aventure, Wendie Renard et ses coéquipières pourront aussi compter sur la présence de locaux australiens prêts à afficher un soutien bleu-blanc-rouge. A l'image de cette famille, deux parents et deux jeunes enfants, venue d'Orange, à quatre heures de route, pour le match contre la Jamaïque, après être tombée amoureuse de Paris et de la France en vacances. C'est aussi le cas de Liam, aperçu aux abords du Sydney Football Stadium portant fièrement la tunique bleu clair des Françaises. "J'adore le maillot, c'est ma deuxième nationalité de coeur", explique-t-il avec le sourire. 

Liam avec sa veste et son écharpe des Bleues avant le match contre la Jamaïque, le 23 juillet 2023. (MAYLICE LAVOREL / FRANCEINFO SPORTS)

Au milieu de ce contexte spécial, pas de quoi perturber les joueuses, qui ressentent le soutien sous toutes ses formes. "Malgré le fait d'être loin, ça fait plaisir de voir ce nombre de téléspectateurs, ça donne envie de montrer du beau football et de gagner des matchs", a expliqué Viviane Asseyi en conférence de presse dans la semaine. Pour l'instant, les Françaises s'en accomodent. En espérant que la ferveur populaire ne viendra pas à manquer dans de futurs matchs couperets.

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